Algérie

...PORTRAIT...



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Par ces temps de passion qu'exacerbe la présidentielle où des têtes d'épingles épinglent d'honnêtes gens pour le toxique plaisir de marquer leur présence, je pense d'abord à Casanova, le subtil. Mme de Pompadour, favorite du roi Louis XV, le croise et lui dit avec un air pincé et hautain (je cite de mémoire) : "Ah ! C'est vous Casanova, vous venez de...de là-bas '" Superbe, Giacomo mouche l'impertinente : "De la haut Madame, de la haut ! De Venise!" L'ironie et la hauteur comme armes contre la bêtise des fats. Le second personnage est Epictète, non ne cherchez pas sur Facebook, il est trop lourd pour ce réseau social et trop démuni aussi : éclopé, boiteux, moche, esclave affranchi ayant subi mille humiliations. Vous le voyez sur Facebook en train de se défouler sur la toile avec un profil à la Brad Pitt ' Vraiment pas le genre. Les apparences, les humeurs, les rumeurs, il les laisse là où elles sont, au niveau du caniveau. Et c'est très bien ainsi. L'éclopé a un nom : Epictète. Une adresse : l'antiquité.Une profession : la philosophie. Mais pas la philo qu'on enseigne à l'université, qu'on apprend par c?ur, non ! C'est la philo qu'on vit, la philo qui nous apprend à mourir pour bien vivre, la philo non comme objectif, mais comme apprentissage quotidien. La philo comme chemin, pas après pas, tu tombes et tu te relèves, tu tombes un peu moins et tu te relèves plus rapidement, la tête toujours plus haute et le sourire aux lèvres malgré tout. C'est cette philo de la main tendue, cette philo comme citadelle intérieure, cette philo qui vous rendra moins fragile tout en devenant plus humain que nous transmet par-delà les siècles Epictète. Résumons-là en quelques mots.Il y a ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Il nous dit que si on se tient à ce qui dépend de nous, en essayant de lui tenir la bride courte, on ne sera jamais malheureux, on n'en voudrait à personne et nous ne serons pas les jouets du destin et les esclaves de nos désirs sans fin. Ce qui dépend de nous ' Nos jugements, nos tendances, nos désirs, nos aversions. Et il y a ce qui ne dépend pas de nous : l'amour des autres, la richesse, la célébrité... Imaginez que vous êtes un incurable sentimental qui cherche l'amour qui transfigurera votre vie. Vous passerez vos nuits et vos jours à courir éperdument derrière cette chimère en oubliant de vivre. Idem pour la recherche du pouvoir, la richesse, la célébrité, ces désirs vains sur lesquels vous n'avez aucune prise.Que faut-il faire ' Epictète nous dit de sculpter notre statue intérieure en agissant sur ce qui dépend de nous et en rejetant ce qui n'en dépend pas. La liberté est à ce prix. La vie est belle quand on ne dépend de personne d'autre que de soi-même. En ayant le souci de soi-même pour être heureux avec soi-même. Aimez-vous.H. G.hagrine@gmail.comNomAdresse email




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