Algérie

...PORTRAIT...



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De tous les grands joueurs algériens que j'ai connus, il est assurément l'un des plus droits et des plus courageux. À l'époque où un ministre était au-dessus du commun des mortels, Assad ne répugnait pas, publiquement, à dire son fait au ministre. Sans hargne, ni haine, ni colère. Il disait ce qu'il pensait. Que ça plaisait ou non, il n'en avait rien à cirer parce qu'il n'avait rien à perdre : rien demandé, rien eu en catimini. Il n'a fait aucune danse du ventre. Incorruptible, je vous le dis. Et personne ne pourra vous dire le contraire. Car depuis le temps que je le connais, je ne l'ai jamais vu s'assoir sur ses principes, je ne l'ai jamais vu se taire devant une injustice. Homme de caractère, il a marqué aussi bien l'équipe nationale de la grande époque que Mulhouse et le PSG où il a été professionnel. On connaît le footballeur fantastique que la génération d'aujourd'hui, qui ne l'a jamais vu jouer, classe loin derrière Madjer alors qu'hier il était son égal et même un peu plus puisqu'il a été titulaire en équipe nationale avant lui. Mais que voulez-vous, c'est la vie : la presse sportive, en majorité, adore l'un et oublie l'autre. Qu'elle soit pardonnée. Elle est si jeune. Et si passionnée. Mais si le footballeur était exemplaire, et l'homme ne l'était pas moins. À l'heure où certains comptaient leurs sous quand d'autres investissaient à l'étranger, Assad suppléait deux ministères : celui de la Santé et celui des Affaires sociales. Comment ' En prenant en charge, de sa poche, certains cancéreux qu'il envoyait se soigner à l'étranger ! En toute discrétion. Que les malades, reconnaissants, informent les autres sur ses actions charitables, et il en devient malade. Pour lui, toute action charitable perd de sa valeur morale si elle est révélée. L'autre Assad, étonnant, est celui qui a la sérénité sans passer par Marc Aurèle, Sénèque et les autres philosophes. Il est constant dans son humeur, avec une égalité d'âme remarquable. Il ne juge personne, car il s'est libéré depuis longtemps de ses dernières chaînes que sont ses jugements, pour reprendre Sénèque. Certains passent leur vie à courir derrière la sagesse, cet état d'ataraxie au-dessus des troubles de l'âme, cet état où on vit l'instant présent, cet état où nulle passion ne nous trouble, lui, Assad, n'a fait aucun effort pour atteindre ce stade. Atteindre ' Mettons plutôt approcher, plus près en tout cas que beaucoup d'entre nous qui avancent, quand ils avancent, de quelques centimètres durant toute leur vie sur le chemin de la sagesse. Assad a compris que la sagesse n'est pas le but, mais le chemin même. Il n'a fait ni retraite dans un Ashram de l'Inde, ni vécu au Népal dans un temple Bouddhiste, ni fréquenté des soufis. Il est comme ça. Cette grâce, il l'a grâce à Dieu. C'est comme ça et pas autrement. À certains, de naissance, les tourments de l'âme, l'instabilité, l'anxiété, la crainte et les dépressions, à d'autres la sérénité sans effort. Le monde est injuste ' C'est nous qui ne sommes pas justes.H. G.hagrine@gmail.comNomAdresse email




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