Portrait

La franche colère d?un pionnier Il était venu depuis les hautes plaines de Saïda, l?esprit en bandoulière et le c?ur bien serré. Après avoir animé, par la geste et par le verbe, les toutes premières éditions, il s?en ira tirer sa révérence à un âge où sous d?autres cieux on côtoie la consécration. Après une belle carrière au service du pays, parfois à des postes très avancés, notamment durant la décennie de l?horreur, il parviendra au firmament de son art en créant, en des lieux insoupçonnés, de l?activité culturelle où ses anciens compagnons viendront souvent s?abreuver. Puis vint le temps de la disgrâce que seuls les plus téméraires peuvent atteindre. Cet homme pétri à l?aune de la culture populaire, n?en perdra ni la raison, ni le bon sens. En homme des steppes aguerris aux rigueurs de l?hiver mais aussi de l?été, il n?aura aucune peine à se ressourcer dans ce mince ruisseau de l?adolescence rebelle. Malgré un formel embonpoint, il continuera à se faufiler parmi les foules du festival de Mosta. C?est grâce à cette 40ème édition qu?il acceptera de reprendre du service. Dans une conférence, où les digressions qui font florès feront mouche sur un public hésitant, il fera part de son désarroi. Pour de suite reprendre le chemin de la raison qui veut qu?après un diagnostic de micro chirurgien, l?on passe à la thérapie. Edictée en 10 points, la plateforme, ne laissera rien au hasard. La formation y prendra une part conséquente. Pour ceux qui avaient complètement oublié ses coups d?éclat d?adolescent, la conférence de Mokhtar Athmani ne pourra pas rester lettre morte. Car c?est un véritable cri du c?ur et de la raison qui n?a comme soucis premier que de nous épargner de la catastrophe qui avance à pas cadencés. Comme quoi, la sincérité peuvent se conjuguer à tous les âges. Surtout que le conférencier n?aura épargné personne, y compris ses hôtes, dont les dérives auront été fortement stigmatisées, face à un public abasourdis.