Algérie

Portrait



Boualem Goumbri, le maître confirmé de la ghaïta La gasba et la ghaïta, deux instruments de musique à vent, ont été à travers l’histoire intimement liées sur la terre témouchentoise. Et ont transcrit sans conteste leurs noms dans le patrimoine musical local. Ces instruments partagent un ensemble de références, la bédouinité et la modestie, l’histoire et la culture, la joie populaire et sont reconnues comme le support qui a permis l’évolution du raï bédouin dans le monde actuel. Malheureusement, l’introduction de la trompette européenne a considérablement détrôné ces deux instruments du trab. Si la gasba (flûte) a presque totalement disparu, en revanche sa consœur, la ghaïta (ou zorna), continue de lutter pour son existence. A Aïn Témouchent, on ne peut parler de ghaïta sans citer le prestigieux Boualem Goumbri, alias Titiche d’Aïn Témouchent. Né le 3 mai 1922 à Aïn Témouchent, il devient, à l’âge de 12 ans (1934), le plus jeune zornaji de la troupe de ses oncles maternels, les Tlemsani, très connus à l’époque sous le nom de Ouled Tombou, abrégé de Tombouctou, maîtres incontestés du diwan gnawi. Son amour de la zorna et son talent de musicien lui valurent une grande réputation à l’échelle locale où il était sollicité pour célébrer les fêtes traditionnelles, les mariages et les soirées familiales bien avant l’indépendance. Le 5 juillet 1962, il compte parmi les éléments de la fanfare ayant participé à l’accueil historique du premier président de la République Ahmed Ben Bella sur le sol algérien. Poursuivant sa carrière artistique, notre Boualem créera une association culturelle et participera à toutes les manifestations de la wilaya et de la région ouest du pays. Il réussit à convaincre ses enfants pour être enrôlés dans sa troupe composée de sept éléments qui excellaient dans le jeu de la zorna, karkabou, le goumbri et la derbouka. Contre vents et marées, ils reprennent le flambeau pour laisser leur père prendre une retraite méritée après une longue carrière de 70 ans, pleine de succès et de bons souvenirs. Il jouissait d’une respectueuse notoriété au niveau de la population témouchentoise et des institutions culturelles. Aujourd’hui, Hadj Boualem Goumbri mène une vie tranquille en ayant toujours son caractère cool et son sourire charmant.


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