Port d'Oran: Des douaniers empêchent l'élection de leur syndicat

En l'espace d'une semaine, il y a eu deux reports des élections de la section syndicale des douaniers du port d'Oran. En effet, dans la matinée d'hier, ce sont les douaniers qui ont décidé d'empêcher ces élections. Des syndicalistes ont motivé cette attitude par «l'élimination sans raison de dix candidatures». Au lieu d'une liste de cinquante-quatre candidats, «on s'est retrouvé à la dernière minute avec une autre amputée de dix noms», nous affirme un représentant syndical interrogé sur l'attitude de ses camarades. Le nombre total des douaniers au port avoisine les 591, nous assure-t-on. En outre, on nous affirme que la tentative de tenir des élections hier matin a eu lieu sans la supervision d'aucune commission et aucune instance dirigeante. Signalons que la direction de l'UGTA a «interdit» à l'Union de wilaya et à l'union locale de présider aux élections à cause des problèmes que leur implication a engendrés, nous dit-on. Par ailleurs, on nous indique que la direction générale des Douanes a saisi récemment la direction régionale l'invitant à ne pas autoriser de tenue de scrutin tant que la situation n'est pas aplanie entre les différents antagonistes. Nos interlocuteurs affirment que le Secrétaire général de la Fédération des douanes a été destinataire d'un rapport lui expliquant la situation qui prévaut au niveau du port d'Oran. Les syndicalistes n'excluent pas le recours à la démission collective de l'UGTA, menace déjà brandie la semaine dernière.

La semaine écoulée, une autre tentative d'élection de la section syndicale n'avait pas abouti. La veille de l'organisation du scrutin, une correspondance de la direction de la centrale syndicale est parvenue à la direction régionale l'ordonnant d'empêcher cette élection. La centrale est intervenue pour empêcher l'union locale et l'union de wilaya de «s'impliquer» dans cette entreprise. Ces deux instances ont essayé de porter sur la liste des candidats au moins six noms contestés.

Le même jour, mais à l'aéroport d'Oran, presque le même scénario a eu lieu mais pour des raisons différentes. Cinq noms ont été «rayés» arbitrairement par les responsables de l'union locale sur une liste portant vingt-neuf candidats. D'autre part, les syndicalistes estiment que la date de la tenue des élections leur a été imposée. Devant ce fait accompli, la plupart d'entre eux ont préféré boycotter l'opération, nous assure-t-on. Hier matin, après des engueulades entre les différents clans, engueulades qui ont attiré l'attention des voyageurs, certains opposants à la tenue de ces élections se sont finalement retirés. Un membre de la section sortante nous assure que la plupart des douaniers de l'aéroport, dépités par ces querelles, se sont résignés dans l'indifférence totale.