Après l'interdiction de toute importation de la friperie, les circuits d'introduction des ballots de vêtements de friperie empruntent dorénavant d'autres voies. La semaine écoulée, 240 lots de friperie introduits illégalement dans des « cabas » ont été saisis par les services de la douane au niveau du port d'Oran.Il s'agit de près de 6.000 unités de vêtements. Le gouvernement, qui a décidé en 2011, l'interdiction d'importation de chiffons usés, n'a pas encore réussi à mettre fin au phénomène pour donner sa chance à la production locale. Ainsi donc, bon nombre de commerçants font fi des lois et règlements. Le monde des chiffonniers est assurément dans une situation complexe mais pas désespérée, car au final, les ballots de friperie trouvent toujours de nouveaux chemins. «On les ramène surtout à partir des frontières terrestres, de la Tunisie surtout, ou par cabas via les passagers des bateaux ou des avions. Ça nous coûte plus cher parce que c'est plus difficile pour s'approvisionner et donc c'est plus cher aussi pour les clients», dira un chiffonnier activant au marché de M'dina J'dida. Durant le dernier trimestre de l'année 2014, près de 100.000 unités de vêtements usagés ont été saisies par les services de la douane au niveau du port et de l'aéroport d'Oran. Le mois de décembre dernier, la brigade mobile de la douane d'Arzew a saisi 248 ballots de friperie. Cette marchandise, saisie sur l'autoroute Est-Ouest et plus exactement à hauteur de la commune de Oued Tlélat, était à bord d'un camion venant de l'est du pays. Il s'agit de ballots de 35 kilos chacun. Au niveau de M'dina J'dida et d'El-Hamri, les magasins de friperie activent toujours. On y trouve des «clients» de toutes catégories sociales. Le but des pouvoirs publics en interdisant la friperie était de relancer l'industrie du textile locale et par là même la production nationale. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. En 2011, le gouvernement a décidé l'interdiction d'importation de chiffons usés. Son application est toutefois sur deux poids, deux mesures. D'un côté, la suppression de l'importation de vêtements utilisés peut effectivement inciter les producteurs de textiles à réinvestir dans ce créneau. D'un autre côté, si la production algérienne tarde à voir le jour, comment feront les Algériens au faible pouvoir d'achat pour se vêtir. Ces commerces proposent des produits au choix, allant du simple pantalon au manteau de luxe et aux chaussures de marque. Ainsi, au lieu de se payer une marque dans des magasins de luxe et au prix fort, ils optent pour le système D. D'autres, par contre, choisissent la friperie pour se démarquer dans leur tenue vestimentaire des autres car généralement, les boutiques de friperie proposent des modèles uniques et «vintage». Par ailleurs, l'autre aspect qui a valu l'interdiction de la friperie, c'est le côté hygiène qui laisserait à désirer. Des allergies et urticaires peuvent être à l'origine du port de ces vêtements qui ont été portés auparavant et qui n'ont pas nécessairement fait l'objet de désinfection méticuleuse. Pour ce qui est des pantalons et des hauts, la gravité est moins importante étant donné que les consommateurs peuvent les laver une fois achetés et l'allergie peut être sans gravité.
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Posté Le : 10/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com