Algérie

Port d'Oran : 10 tonnes de pièces détachées saisies



Une quantité de près de 10 tonnes de pièces détachées a été saisie il y a quelques jours au port d'Oran. Cette marchandise non conforme a été saisie pour absence du nom du pays d'origine, chose qui n'écarte pas l'hypothèse de la contrefaçon. Destinées à inonder le marché de la région, les pièces en question sont de différentes marques. Malgré une batterie de lois mise en place par le législateur, la lutte contre la commercialisation des pièces détachées contrefaites, dont le danger n'est plus à démontrer, piétine, reste difficile et complexe. Des pistons aux cylindrées en passant par les roulements, les pompes d'embrayage et de freins, le liquide de freins, les bougies d'allumage, et la liste est longue, toute pièce peut être sujette à l'imitation.
A Oran, une petite virée au niveau des quartiers Ezaraâ, Les Castors, Cité Petit, Delmonte, nous donne une idée. Au niveau du même magasin on peut avoir la même pièce avec des prix différents. Un prix pour la pièce d'origine et un autre prix pour la pièce «Taiwan» (beaucoup moins chère). En effet, les pièces de rechange automobiles, plus appelées «pièces détachées», sont en tête des produits contrefaits commercialisés sur le marché algérien, après les produits cosmétiques. La difficulté de la tâche tendant à éradiquer ce trafic dangereux, mais juteux est reconnue. En 2011, près de 140 tonnes de pièces détachées ont été refoulées du port d'Oran par les services de contrôle relevant de la direction de wilaya du commerce. La source principale de cette contrefaçon est la Chine, mais avant d'arriver à sa destination finale, la marchandise passe par l'Europe, importée par des opérateurs locaux.
Des estimations indiquent qu'une pièce consommable sur deux est contrefaite. En dehors des accessoires, certaines pièces, tels que les freins et les amortisseurs, peuvent provoquer des accidents mortels. Les études sur les causes des accidents de la circulation révèlent que 20% de ces accidents sont dus à la contrefaçon des pièces de rechange. D'autres pièces dites de friction (plaquettes de freins, disques d'embrayage, mâchoires de freins...) peuvent être cancérigènes, car certaines sont fabriquées à partir d'amiante. Il est à rappeler que 80% des pièces de rechange des véhicules sont importés de Chine, France, Italie et Corée du Sud. Les importations auprès des pays arabes représentent 2% de ce marché et proviennent notamment de Tunisie, des Emirats Arabes Unis (EAU) et du Maroc.
Quant à la nature des opérations déclenchées par la DCP pour combattre le phénomène de commercialisation frauduleuse de la pièce de rechange contrefaite, catégorie qui est souvent pointée du doigt comme étant à l'origine de nombreux accidents de la circulation, des sources de la direction du commerce indiquent que celles-ci sont basées sur deux contrôles distincts : d'une part, le contrôle visuel qui porte sur la pièce de rechange elle-même pour vérifier l'étiquetage où doivent être mentionnés obligatoirement le pays d'origine et le pays de provenance ainsi que le nom et l'adresse de l'importateur, et d'autre part sur l'existence du certificat d'origine.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)