Dur constat. Les activités au port d'Alger ont enregistré une baisse
drastique, en valeur et en volume durant le mois d'octobre dernier, sur le
sillage des mesures de désengorgement du port décidées par le Conseil des
ministres. Selon des chiffres communiqués par les Douanes algériennes, cette
baisse est de 20,37% pour les opérations d'importation suite à l'arrêt au port
d'Alger du trafic de marchandises non conteneurisées.
Ces opérations d'importation sont
ainsi passées de 394.770 tonnes en octobre 2008 à 314.348 tonnes au même mois
en 2009. En valeur, cette chute des activités portuaires est estimée à 38,37%,
soit de 615 millions de dollars en octobre 2008 à 379 millions de dollars à la
même période en 2009. La différence est importante et le manque à gagner en
termes de chiffre d'affaires pour l'entreprise portuaire d'Alger est important,
soit plus de 200 millions de dollars.
La décision de délocaliser les
activités commerciales non conteneurisées du port d'Alger a été prise en juin
dernier en Conseil interministériel et avait notamment comme objectif de
désengorger le port d'Alger qui brassait jusque-là plus de la moitié du trafic
maritime national. Les navires transportant les cargaisons de rond à béton et
bois, les produits alimentaires non conteneurisés, les marchandises diverses
non conteneurisées et les véhicules (car-carriers) ne sont plus autorisés à
décharger leurs marchandises au port d'Alger depuis le 1er octobre dernier.
Avec cette mesure, les navires en
rade de la baie d'Alger se comptent aujourd'hui sur le bout des doigts, alors
qu'avant l'application de cette mesure quelque 70 navires attendaient
quotidiennement en rade et à quai entraînant pour l'Algérie un coût annuel
estimé à 700 millions de dollars, d'après des estimations officielles. Pour
autant, l'actuel gestionnaire des activités conteneurisées du port d'Alger, une
filiale du géant Dubai World, ne fait pas que des heureux. Les activités de
manutention étant dorénavant réduites à leur plus simple expression, la grogne
est très perceptible au port algérois où des centaines d'emplois sont menacés.
Certes, les activités de déchargement et de débarquement des conteneurs sont
plus fluides, rapides et permettent aux navires de ne pas rester trop longtemps
en rade et à quai, mais la mesure n'est pas bien vue par tous les acteurs du
port, notamment les dockers et autres manutentionnaires, mais également les
commissionnaires maritimes et les transitaires, obligés de se déplacer vers les
autres structures portuaires du pays pour les opérations de dédouanement ou de
réception des marchandises.
Actuellement, les activités non
conteneurisées ont été réorientées vers d'autres ports du pays, notamment
Mostaganem qui reçoit les car-carriers (véhicules), ou celui de Djen-djen
(Jijel) pour le débarquement des engins de travaux publics. Si la baisse de
l'activité et du chiffre d'affaires au port d'Alger est importante, il y a lieu
de la relativiser par l'amélioration du trafic marchandises d'autres structures
portuaires du pays, notamment celles d'Oran, Mostaganem, Ténès, Dellys, Annaba,
Skikda ou celles de Béjaïa et Jijel, qui brassent une part importante du trafic
Ro-Ro entre les deux rives de la Méditerranée, particulièrement entre les ports
français et espagnols et ceux algériens.
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Posté Le : 01/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mahrez Ilias
Source : www.lequotidien-oran.com