Algérie

Pont aérien et bus dans le Désert marocain



Madrid et Rabat « au secours » des immigrants clandestins Un pont aérien a entamé hier le rapatriement de plus d?un millier de clandestins sénégalais et maliens au départ d?Oujda, au nord-est du Maroc, mais des centaines d?autres ont été convoyés à travers le désert, dans le sud du pays, vers les frontières avec l?Algérie et la Mauritanie. Escortés par 16 policiers marocains, 140 clandestins sénégalais, sur un total de 626 promis au rapatriement, ont embarqué à bord d?un Boeing 737 de la compagnie nationale marocaine qui a décollé vers 12h GMT en direction de Dakar, a constaté un journaliste de l?AFP. L?avion doit relier Dakar en quatre heures et demie et effectuer dans la soirée une seconde rotation, selon un responsable de la préfecture d?Oujda. Au total, durant les prochaines 48 heures, trois vols sont prévus pour le Sénégal et trois autres ramèneront vers Bamako des Maliens, selon une source de sécurité marocaine. Ayant quitté leurs pays respectifs, il y a plusieurs mois, parfois plusieurs années, pour fuir la misère, les quelque 1200 émigrants sénégalais et maliens avaient été transférés avant-hier et hier en bus vers cette ville proche de la frontière algérienne. Beaucoup d?entre eux avaient été récupérés le 8 octobre dans le désert vers lequel, selon eux, les autorités marocaines les avaient chassés, sans eau ni nourriture. Ils ont été installés dans deux centres situés dans le sud-ouest de la ville, l?un dépendant du secrétariat d?Etat à la Jeunesse et l?autre du ministère de la Culture. Ils avaient reçu un matelas, de la nourriture, de l?eau et avaient pu prendre des douches. Plus malchanceux, des centaines d?autres émigrants africains ont été conduits vers des zones désertiques aux confins de l?Algérie et de la Mauritanie. Selon une source policière à Guelmim, à 700 km au sud-est de Rabat, 247 émigrants africains ont été laissés hier par les autorités marocaines à la frontière avec l?Algérie. Arrivés hier matin à Guelmim, au terme d?une nuit de voyage à bord d?autocars convoyés par des gendarmes, ils ont été conduits dans les secteurs désertiques d?Assa et Zag, à une centaine de kilomètres au sud-est de Guelmim, puis « déposés » à la frontière avec l?Algérie, selon cette source. Des centaines d?autres émigrants étaient attendus hier à Guelmim, selon la même source qui a précisé qu?ils devraient être déposés à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara-Occidental occupé par le Maroc. Ce deuxième convoi devait passer par Smara-Beggari, localité proche de la frontière mauritanienne. Les autorités ont indiqué que ces immigrants « sont reconduits vers les points de passage à travers lesquels ils se sont infiltrés au Maroc, selon leurs propres déclarations ». Des ONG avaient affirmé auparavant que plusieurs centaines d?émigrants africains, installés dans 28 autobus, faisaient route vers la frontière mauritanienne et se trouveraient à Guelmim, dans le sud-ouest du pays. Le préfet de la ville d?Oujda, Mohamed Ibrahimi, a fait valoir que « le Maroc ne pourra pas résoudre le problème tout seul et ne peut pas non plus être la poubelle de l?Europe ». Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, est en visite de deux jours à Rabat depuis hier. Les discussions à Rabat de Moratinos avec les responsables marocains, notamment le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa, et le ministre délégué à la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, devraient porter sur la mise en place d?« un accord politique entre les deux pays pour mieux gérer le phénomène de l?immigration clandestine », selon des sources diplomatiques espagnoles à Rabat citées par l?APS. Au menu des discussions figurent la réactivation des accords communs de lutte contre l?immigration clandestine à Ceuta et Melilla, la mise en place d?une commission d?enquête commune sur la mort par balle de six immigrants africains jeudi dernier côté marocain et la lutte contre les réseaux de passeurs d?immigrés clandestins. Les deux pays devraient demander une aide technique, matérielle et financière plus conséquente de l?Union européenne pour lutter contre les phénomènes migratoires.


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