Algérie

Pomme de terre Les entrepreneurs perplexes



L'arrivée, dans les prochains jours, de la pomme de terre de production locale sur le marché n'aura aucun impact sur les prix pratiqués actuellement. Si, sur le plan qualité, le consommateur aura sur les étals un produit frais avec un goût meilleur, il continuera cependant à payer 70 dinars le kilo de ce féculent. La seule explication donnée à cette situation est le prix élevé de la semence achetée par les agriculteurs. C'est ce que prédit déjà l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) dans son analyse de la crise qu'a connue le marché ces derniers mois et la flambée des prix qui a touché les produits de large consommation. Elle n'a pas hésité à qualifier la dernière importation de la pomme de terre du Canada «d'arnaque» dont la responsabilité revient aux services de contrôle, qui devait se faire à l'achat avant l'importation. Sur la question, le président de l'AGEA explique que «c'est de la pomme de terre pourrie qui a été importée du Canada. Le produit a été longtemps mis dans les entrepôts avant son importation. Au contact de l'air, il a subi un choc thermique. C'est ce qui explique sa mauvaise qualité. En l'absence de contrôle, il a été mis sur le marché». L'AGEA, en tant qu'organisation composée de professionnels en la matière, commente en disant que «notre savoir-faire ancestral et notre amour-propre se trouvent ridiculisés par certaines représentations diplomatiques sur notre sol». Quant à la flambée des prix des fruits et légumes et spécialement la pomme de terre, notre interlocuteur incombe cette situation au problème de régulation du marché qui se pose avec acuité et qui ne peut être réglé, assure le premier responsable de l'AGEA, que par la création de marchés de gros de fruits et légumes d'envergures nationale et régionale. Une revendication de l'association qui date de 2003 et qui n'a pas été satisfaite malgré le projet, inspiré du modèle français du marché de gros «Rungis», présenté en 2005 au ministère du Commerce. L'idée de création d'un office pour la pomme de terre est totalement rejetée par l'association. «Ce qui existe actuellement, ce sont des souks à travers lesquels toute marchandise est écoulée. Cependant, il n'existe pas de structure propre à cette activité», affirme le même responsable. Vu la situation actuelle, l'AGEA réitère cette proposition en adressant une lettre au chef du gouvernement le sollicitant d'intervenir dans ce sens, car il s'agit d'abord, note l'EGEA dans sa lettre, «en tant qu'entrepreneurs et investisseurs privés nationaux, d'une aubaine pour la création d'emplois effective, porteuse de richesse, qui engagerait nos entreprises membres dans l'effort de reconstruction nationale». Revenant sur la crise de la pomme de terre, le président de cette association a tenu à préciser que «l'acheminement des fruits et légumes vers le nord s'avère souvent impossible en l'absence de moyens de transport. Des produits pourrissent et n'arrivent pas sur les étals parce que le producteur n'a pas les moyens pour l'écouler». Pour discuter de tous ces problèmes des marchés de fruits et légumes, l'AGEA a demandé une rencontre avec le chef du gouvernement dans les plus brefs délais. Une rencontre durant laquelle un rapport sur la situation sera exposé.


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