Algérie

Pomme de terre L’Algérie, 2e producteur en Afrique



Publié le 17.07.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
A. MAKTOUR

L’Algérien consomme en moyenne annuelle jusqu’à 110 kg de pomme de terre pour une production moyenne de 5 millions de tonnes l’an à travers une superficie de 200 mille hectares/an en moyenne. Des données qui pourraient surprendre certains, mais en réalité, elles sont en parfaite symbiose avec les données mondiales qui reflètent combien la patate compte dans le système alimentaire mondial et combien le marché planétaire de la pomme de terre est immense avec ses 111,8 milliards de dollars en 2023.
Denrée alimentaire de base pour la population du monde entier, et ce ne sont certainement pas les Algériens qui diront le contraire, la pomme de terre est vitale pour le système alimentaire mondial. Elle joue un rôle essentiel en consolidant la sécurité alimentaire mondiale et en faisant reculer la pauvreté. C’est l’Organisation onusienne pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui le dit. Au point où, en décembre dernier, l’Assemblée générale des Nations unies a approuvé la proposition péruvienne d’instituer la Journée internationale de la pomme de terre, le 30 mai de chaque année. Selon FAOSTAT, la base de données de la FAO, mise à jour en décembre dernier, ce sont 375 millions de tonnes de pommes de terre qui ont été produites mondialement en 2022, avec la Chine (95,5 millions de tonnes) et l'Inde (56 millions de tonnes) comme principaux producteurs. Il faut savoir, à ce titre, que l’Asie représente 57% des surfaces cultivées dans le monde et 53% de la production du tubercule.
La pomme de terre, en tous les cas, occupe dans pratiquement tous les pays du monde une place à part, jusqu’à susciter des plans dits stratégiques pour sa production et sa commercialisation. Après le blé et le riz, elle est la troisième production agricole consommée par l’homme la plus importante au monde. Chaque année, plus de 370 millions de tonnes (Mt) de tubercules sont récoltées dans le monde. Plus des deux tiers de la population de la planète en consomment. L’Algérie ne fait pas exception aussi bien pour la production que pour sa permanente mise à disposition sur le marché et, comme cela s’est vu à plusieurs reprises ces dernières années, a même nécessité l’implication «musclée» de l’Etat lorsqu’une crise de sa disponibilité survenait ou lorsque son prix dépassait tout entendement, comme cela s’est produit l’année dernière lorsque le kilo de patate atteignait les 150 dinars. A ce titre, bien que toutes les potentialités ne soient pas exploitées, il faut savoir que, selon les chiffres les plus récents de la FAO, relatifs à l’année 2022, l’Égypte, avec une production de 6,15 millions de tonnes, s’affirme comme le leader incontesté de la production de pommes de terre dans le monde arabe, et l’Algérie vient tout juste après avec 4,3 millions de tonnes, loin devant le 3ème producteur arabe, le Maroc, avec 1,7 million de tonnes. En Afrique, selon d’autres statistiques publiées en octobre 2023, l’Égypte est le plus grand producteur du continent avec une production de 5,22 millions de tonnes en 2020, suivi par l’Algérie (4,66 millions) et l’Afrique du Sud (2,56 millions). Des perspectives annoncées dans des publications spécialisées des grandes questions de l’agriculture dans le monde affirment que d’ici six ans, la production mondiale de pommes de terre croîtrait de 50 % d’ici 2030. Elle atteindrait 750 Mt et il va falloir s’attendre à ce que la pomme de terre soit au cœur des stratégies de sécurité alimentaire, notamment dans les pays émergents où les surfaces dédiées à sa culture augmenteront considérablement.
L’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique, selon ces perspectives, récolteront 60 % des tubercules produits dans le monde, et illustration parfaite de l’importance du tubercule, le taux de contribution de la pomme de terre à l’alimentation mondiale passerait de 3,7 % à 6,4 % d’ici 2030. Dès lors, l’on comprend pourquoi depuis plusieurs années maintenant l’industrialisation de la filière pomme de terre a pris de l’ampleur dans des pays comme la Chine et l’Inde. Ceci en dehors de la question cruciale de la régulation et l’organisation du marché comme c’est le cas en Algérie pour éviter que les ruptures de stocks – le pain bénit des spéculateurs – ne viennent pousser les prix de la patate à des niveaux au-delà de tout entendement.
Azedine Maktour





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