Polyglotte ?
Le peu de crédit accordé à nos chercheurs, inventeurs et scientifiques creuse encore davantage le fossé qui sépare les tenants au pouvoir et le commun des mortels. L?environnement, regardé du petit bout de sa lorgnette, est tributaire d?une volonté gouvernementale dite horizontale. Il s?agit, en effet, d?un des rares secteurs qui ne peut se suffire à lui seul et qui, pour marquer de son empreinte le quotidien algérien, doit impérativement le faire en collaboration avec une autre tutelle. L?assainissement de l?eau est non seulement l?affaire du ministère des Ressources en eau, mais également celui de l?environnement ; l?utilisation des énergies renouvelables intéresse le ministère de l?Energie et des Mines mais également de celui de l?Environnement. Le génie algérien, qui ne demande qu?à être écouté, est bien vite noyé dans un marasme de formulaires accompagnés d?un dédain efficacement affiché. L?absence de volonté politique est relevée à chaque entreprise malmenée, à chaque nouvelle ingénieuse idée. C?est ainsi que par des langages, d?un côté, politicien et, de l?autre, purement scientifique, le fléau de l?incompréhension s?alourdit. Pour pouvoir se comprendre, il faut parler la même langue et seul un scientifique peut comprendre la portée d?une nouvelle découverte. Ce qui a réussi à Pasteur en matière médicale ou à Van Gogh en matière d??uvre picturale, c?est qu?ils ont eu le bon auditoire. Ceux qui n?ont pas eu cette chance ont été reconnus post mortem. Nos Pasteur et nos Van Gogh, eux, sont reconnus post « expatris ». En leur temps, mais ailleurs. Combien sont-ils d?ailleurs ? En moins de 10 années, l?Algérie a perdu des milliers de cerveaux. Rabâché à chaque nouvelle législature, la vraie question est : qu?est-il advenu de ceux qui sont restés ?
Posté Le : 11/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zineb A. Maiche
Source : www.elwatan.com