Algérie

Pollution politique


C'est un véritable climat anxiogène qui pollue ces dernières semaines la vie politique, économique, la vie tout court, dans notre pays avec des événements pour le moins anachroniques. Politiquement étouffants, et cela donne cette désagréable sensation d'un délitement généralisé des responsabilités, de l'autorité de l'Etat et une fuite en avant des grandes institutions de la République devant leurs missions quotidiennes, celles d'être à l'écoute des pulsions de la société, de répondre aux interrogations citoyennes. Au lieu d'un climat citoyen apaisé, les partis politiques de la majorité présidentielle se livrent en spectacle au sein de la première chambre du Parlement, avec une crise institutionnelle qui dure et met en danger la stabilité même des institutions républicaines. Cela fait maintenant deux semaines que les députés de la majorité, et leurs SG également, demandent et pressent le président de l'APN à la démission.Une revendication anachronique, illégale au regard des règlements généraux de l'APN, mais soutenue par les responsables du FLN et du RND, qui se partagent le perchoir à l'Assemblée nationale et au Conseil de la nation. Officiellement et officieusement, le président de l'APN n'est coupable d'aucune faute politique, institutionnelle ou autre liée à ses fonctions. Rien, sauf que sa décision de se séparer du SG de l'APN est au centre de la colère des députés de la majorité parlementaire. Instinct grégaire au Parlement algérien ' Pour beaucoup, les mêmes députés de la majorité parlementaire, y compris leurs SG, auraient gagné en crédibilité s'ils étaient plus regardants quant à la protection du pouvoir d'achat des citoyens, s'ils défendaient vraiment les attentes citoyennes au Parlement, et se faisaient vraiment les ambassadeurs de leurs électeurs auprès du gouvernement. Non, cela n'est pas près d'arriver, d'autant qu'en face, les députés de l'opposition, hormis quelques sorties anodines, ont inexplicablement gardé un silence coupable.
Car ils auraient dû intervenir pour débloquer, de quelque manière que ce soit, la situation au sein du Parlement. Et la ‘'bronca'' des députés de la majorité contre le président de l'Assemblée nationale n'est pas en soi une dérive isolée, car ailleurs, les dysfonctionnements sont nombreux et montrent à quel point la vie politique et économique du pays est bloquée, sinon sujette à des postures déprimantes. A côté de grèves intempestives, de routes bloquées, de dénonciation de recrutements opaques dans les grandes entreprises publiques, il y a également les crises inquiétantes dans les secteurs de la Santé, l'Enseignement supérieur et l'Education nationale. Des crues d'oueds et des inondations qui montrent à quel point, en dépit de milliards de dollars dépensés en infrastructures, nos villes et villages sont peu protégés contre les phénomènes climatiques. Face à toutes ces pétarades politiciennes, il y a lieu de se poser la question : que se passe-t-il vraiment ' Dans la crise à l'APN, c'est le Premier ministre même, avec sa casquette de SG du RND, qui intervient pour demander le départ de son président. C'est là un précédent grave, d'autant que M. Ahmed Ouyahia, en tant que chef de gouvernement et responsable de la seconde formation politique du pays, aurait amélioré son crédit et gagné plus de ‘'galons'' auprès des cercles politiques en appelant tout le monde, à commencer par les députés de son parti, au calme, à la retenue, à la réconciliation. Une position qui montre à quel point cette chambre basse est inutile, une simple chambre d'enregistrement, comme l'a toujours affirmé l'opposition. Mais, une question se pose : jusqu'à quand cette récréation '
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