Algérie

Pollution marine aux USA: British Petroleum appelle Sonatrach à la rescousse



P remier investisseur étranger en Algérie(5 milliards de dollars depuis décembre 2005), British Petroleum (BP) a sollicité Sonatrach pour la vente ou la location de ses équipements de lutte contre la pollution marine pour venir à bout de la catastrophe causée par l'accident de sa plateforme pétrolière dans le Golfe du Mexique (USA).

 Cette information a été donnée hier, à Alger, par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khellil en marge des travaux du séminaire international sur la pollution marine par les hydrocarbures. D'ailleurs, à l'ouverture de cette rencontre, le ministre a souligné l'importance d'une coopération internationale dans le domaine de la lutte contre les catastrophes écologiques. Il faut dire que l'Algérie a promu et contribué à la création, en 2007, d'un instrument pour atteindre cet objectif. Il s'agit de la société multinationale d'intervention et de lutte contre la pollution marine (OSPREC), abréviation en anglais de «Oil spill response Compagny». L'OSPREC, dont le siège est à Alger, a pour objectif d'intervenir en cas de pollution marine sur une zone d'action de 20.000 km, s'étalant du canal de Suez (Egypte) au Golfe du Cabinda (Angola). Dotée d'un capital de 600.000 dollars, cette société est détenue à hauteur de 49,5% par Sonatrach (Algérie), à 17% par Sonangol (Angola), à 10% par Samir (Maroc), et par Cepsa et Repsol (Espagne), Statoil (Norvège), et Eni (Italie) à hauteur de 4,7% chacune. Opérationnelle depuis trois ans, l'OSPREC a mis en place une zone d'intervention à Arzew dotée de tous les moyens nécessaires et compte créer trois autres outils similaires au Maroc, en Tunisie et en Angola.

BP et l'Algérie  

Chakib Khellil n'a pas précisé de quelle manière exactement l'Algérie peut être solidaire de la compagnie BP.

On imagine que l'OSPREC, qui ne peut se défaire définitivement de ses équipements, peut, par contre, les louer à BP pour répondre à ses besoins urgents.

 A moins, qu'en dehors de cette entreprise multinationale dont Sonatrach détient 49,5% des parts, l'Algérie détienne d'autres équipements de lutte contre la pollution marine qu'elle pourrait céder à la compagnie British Petroleum. Cette dernière est le premier investisseur étranger en Algérie avec un niveau d'investissement estimé à 5 milliards de dollars depuis décembre 2005, notamment dans les travaux d'amélioration du taux de récupération de pétrole du gisement de Rhourde Baguel et dans le développement des champs de gaz d'In Salah et d'In Amenas. British Petroleum se targue, par ailleurs, de contribuer à la préservation de l'environnement dans le Sahara algérien. Selon cette compagnie, depuis 2004, BP a entrepris de récupérer et d'injecter 1 million de tonnes de CO2 par an en l'enfouissant dans le sous-sol. Autrement dit, la capture d'1 million de tonnes de CO2 par an c'est l'équivalent des émissions de 200 000 voitures. Ce gisement est situé à 720 kilomètres au sud-est d'Alger et à environ 110 kilomètres au sud-est de Hassi Messaoud, le plus grand gisement du pays.

 Ceci pour dire que les relations de BP avec Sonatrach, en particulier, et le ministère de l'Energie, en général, sont bonnes. D'ailleurs, BP est également intéressée par un investissement dans les énergies renouvelables en Algérie. Si l'option du solaire est sérieusement envisagée, la compagnie britannique sera certainement dans la course, notamment si cette option repose sur la technologie des panneaux solaires.

Menaces sur la Méditerranée

 Dans l'immédiat, la préoccupation de BP est d'agir pour résorber et mettre un terme à l'écoulement du pétrole qui jaillit des fonds marins du Golfe du Mexique depuis plusieurs jours – après l'effondrement d'une de ses plateformes off shore - et qui suscite le courroux de l'Administration américaine, le président Obama, en tête. Il faut dire que la Méditerranée est relativement épargnée par ce type de catastrophe. Encore que, selon le ministre de l'Energie et des Mines, « des quantités importantes d'hydrocarbures, estimées à plusieurs centaines de milliers de tonnes, sont déversées accidentellement chaque année » dans la Grande Bleue. S'y ajoutent aussi les opérations de dégazage et de déballastage des navires qui engendrent une pollution dont les impacts sont souvent sous-estimés, a précisé le ministre. «Tous ces constats montrent que, malgré les efforts déployés depuis une trentaine d'années, la Méditerranée continue à se dégrader sous l'effet de la pollution», a-t-il dit. Cette situation est liée, en partie, à des données objectives: la Méditerranée, qui représente seulement 0,7% des mers du globe, supporte environ 30% du commerce maritime mondial et 22% du transport international de pétrole. D'où l'utilité d'une société internationale comme l'OSPREC.




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