Algérie

Pollution de retenues collinaires à Bouira : La cote d'alerte


Les rejets de déchets toxiques et le déversement des eaux usées dans le milieu naturel est un phénomène qui prend de l'ampleur et naturellement constitue une source d'inquiétude pour la population dans la région d'Aomar.Dans la wilaya de Bouira, l'apparition du choléra a installé un climat de psychose au sein des habitants.
De ce fait, la dénonciation des atteintes à l'environnement et par conséquent, des actes nuisant à la santé publique, est devenue une action de salubrité publique. Ainsi, à El Madjen, une localité relevant de la commune d'Aomar, à l'ouest de Bouira, des citoyens ont dénoncé les rejets anarchiques des eaux usées et toxiques provenant des ménages et d'une entreprise installée depuis des années dans la région, vers une retenue collinaire. Pourtant, les eaux de ce plan d'eau sont utilisées pour l'irrigation des champs agricoles, ont déploré les résidents du village.
Aïssa Adjoudj, un habitant de la commune, rappelle précisé sur sa page facebook : «Cette retenue collinaire a été créée à la faveur du déversement de remblais provenant du creusement des tunnels autoroutiers près de Djebahia. Mais, elle est en passe de constituer un danger majeur pour l'environnement et aussi à la santé humaine. Initialement prévue comme aire de dépôt provisoire, la dépression marécageuse s'est finalement transformée en retenue fermée accueillant les eaux de ruissellement d'environ 200 hectares.»
«Cet endroit est devenu le réceptacle des eaux usées provenant des ménages et aussi d'une base technique de l'entreprise Cosider», a-t-on dénoncé. Les habitants du village interpellent les autorités locales pour prendre en charge cette situation qui, en fait, illustre les défaillances en matière de gestion des déchets industriels dans la wilaya de Bouira. A El Madjen, les villageois ont déploré, par ailleurs, les mauvaises odeurs, la prolifération des moustiques et la disparition d'une bonne partie de la faune causée par la dégradation du lac. Ils interpellent les pouvoirs publics pour solutionner ce problème, et ce, en obligeant les riverains à raccorder leurs foyers aux réseaux d'assainissement existants et pour exiger aussi de l'entreprise Cosider de trouver une solution à ses rejets.
A quelques kilomètres de là, ce sont les habitants de plusieurs quartiers de la commune de Bechloul qui ont protesté récemment contre la dégradation de l'environnement, en observant un rassemblement devant le siège d'une entreprise chinoise implantée dans la zone d'activités. Les protestataires ont exprimé leur mécontentement, accusant cette entreprise d'avoir pollué l'oued Ziane dont les eaux servent à irriguer les terres agricoles de la région.
Du côté de l'administration en charge de l'environnement, de l'agriculture et des eaux, on a affirmé que «les entreprises incriminées ont été saisies en les invitant à respecter les normes environnementales». Néanmoins, selon les habitants de Bechloul, la situation reste inchangée.
Un expert des questions environnementales a expliqué que les eaux de plusieurs retenues destinées à l'irrigation des terres agricoles reposent sur un fond fangeux de plusieurs mètres d'épaisseur résultant de l'accumulation des déchets de toutes sortes. Cette boue presque à l'état liquide et polluée peut-être aspirée par des pompes pour l'arrosage des champs agricoles.
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