Pollution de l'Oued El Hamiz : Les autorités aux abonnés absents

La pollution qui émane de l'oued El Hamiz n'a pas suscité une quelconque inquiétude de la part des responsables de la wilaya, particulièrement ceux du secteur de l'hydraulique.Au moment où les regards se focalisent sur l'oued Beni Azza, dans la wilaya de Blida, dont la contamination par le choléra n'est plus à démontrer, un cours d'eau pareillement pollué par des déversements anarchiques n'éveille paradoxalement aucune réaction de la part des responsables qui ont à charge la préservation de la santé des citoyens. Nous avons tenté trois jours de suite de contacter le directeur de l'hydraulique de la wilaya afin d'avoir des informations sur les dispositions prises par ses services pour assainir l'oued, en vain.
Tout compte fait, eu égard à ce refus de communication, il est fort probable qu'aucune mesure n'a été prise pour nettoyer le cours d'eau, qui présente une pollution dix fois plus importante que celle de l'oued Beni Azza. La partie visible de l'oued, celle qui apparaît à travers les ponts et passerelles qui se trouvent sur les axes routiers qui le traversent, est loin d'être représentative de la réalité. Afin de se rendre compte de la situation catastrophique, il faut s'introduire dans des portions de l'oued qui ne sont pas traversées par d'importants axes routiers.
C'est ainsi qu'a mi-chemin entre le lieudit Souachet et la localité de Dergana, une partie de l'oued El Hamiz s'offre aux yeux des automobilistes, car l'endroit est une zone agricole complètement dégagée. L'oued, qui serpente sur cette étendue de terres, charrie toutes sortes de débris. Pis encore, des camions entiers de déchets y sont déversés puis sont systématiquement brûlés. Les colonnes de fumée atteignent les premières maisons qui se trouvent à quelques mètres seulement.
On est en face d'une véritable catastrophe écologique qui affecte pratiquement toutes les localités traversées par le cours d'eau. «En Algérie, il faut que l'irréparable arrive pour qu'on daigne intervenir. Faut-il que le choléra gagne nos maisons pour que les autorités interviennent !» fulminent des habitants.