Algérie

Politiquement périlleuse, la transition arrosée par les pays du Golfe La justice égyptienne ordonne l'arrestation du chef des Frères musulmans



La situation en Egypte reste explosive. Il ne se passe pas un jour sans que l'on franchisse un nouveau pas vers la rupture entre les deux Egypte, qui s'affrontent dans la rue depuis le 30 juin. La justice égyptienne a ordonné hier l'arrestation du Guide suprême de la confrérie et de plusieurs responsables des Frères musulmans. Une instruction qui accroit la tension prévalant depuis l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi, il y a une semaine. Le nouveau procureur général a ordonné l'arrestation du Guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, et d'autres hauts responsables de la confrérie, qui sont accusés d'incitation à la violence en relation avec les violences sanglantes survenues devant le siège de la Garde républicaine au Caire. D'après des sources judiciaires, 200 personnes ont été inculpées dans le cadre de ces violences, qui ont fait 51 morts et 435 blessés, selon les services des urgences médicales, durant une manifestation de partisans de Mohamed Morsi. La confrérie, qui a appelé au «soulèvement» après ce «massacre», a affirmé que des soldats et des policiers avaient ouvert le feu sans aucune raison sur les manifestants. L'armée a assuré, pour sa part, avoir répliqué après avoir été ciblée par les manifestants.Pour l'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty International, «même si certains manifestants ont pu se montrer violents, la réponse de l'armée a été disproportionnée et est à l'origine de décès et de blessures parmi la foule». M. Badie était déjà sous le coup d'un mandat d'arrêt pour de précédentes violences.
Cependant, le nouveau Premier ministre, Hazem Beblawi, entamait des consultations pour former un gouvernement de transition, dans un climat de méfiance des laïcs anti-Morsi et de franche hostilité des partisans de l'ex-chef d'Etat déposé par l'armée, après des manifestations monstres de l'opposition. En revanche, Mohamed Morsi, arrêté après sa destitution, ne fait «pour l'heure l'objet d'aucune poursuite» judiciaire, a assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.
Il se trouve «en lieu sûr, pour son propre bien, et il est traité dignement», a-t-il assuré.
Le nouveau cabinet comprendrait des ministres issus des Frères musulmans si ces derniers acceptaient ces responsabilités. Une proposition rejetée pour l'instant par la confrérie. La confrérie, tout comme le mouvement Tamarod, a dénoncé le plan de transition présenté par Adly Mansour.
Le cadre institutionnel provisoire annoncé par M. Mansour prévoit, entre autres, l'adoption d'une nouvelle Constitution et la tenue d'élections législatives d'ici début 2014. Dans l'attente, le pouvoir législatif reste entre les mains du président par intérim. Dans la rue, les deux camps restent fortement mobilisés. Ils refusent que l'avenir de l'Egypte se joue sans eux. Côté finances, la transition s'annonce plutôt meilleure que l'année de pouvoir de Morsi. Le Koweït a annoncé hier avoir accordé une aide de quatre milliards de dollars à l'Egypte, ce qui porte à 12 milliards de dollars l'assistance de trois pays arabes du Golfe au Caire depuis l'éviction par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi. L'aide est composée d'un don d'un milliard de dollars, d'un dépôt de 2 milliards de dollars à la Banque centrale d'Egypte et de la fourniture à ce pays pour 1 milliard de dollars de produits pétroliers. L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont annoncé mardi des aides de 8 milliards de dollars, dont deux milliards en dons, à l'Egypte pour soutenir son économie, six jours après la destitution par l'armée de M. Morsi. Ryad a décidé l'octroi d'une aide de 5 milliards de dollars alors que les Emirats arabes unis ont annoncé une assistance de 3 milliards de dollars, dont un don d'un milliard de dollars et d'un dépôt, sans intérêt, de 2 milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne.
M. S.


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