Algérie

Politique salariale : Le privé paye mieux ses cadres que l'Etat



Alors que l'Etat paye mieux que le privé, que ce dernier avait tendance à tirer vers le bas le niveau moyen des salaires, les augmentations salariales des cadres intervenues en 2010 en Algérie ont été plus importantes dans le secteur privé que dans le secteur public.
C'est ce qui ressort d'une enquête effectuée par l'Office national des statistiques (ONS) sur l'étude sur les salaires auprès des entreprises en 2010, réalisée par courrier, et qui a touché 934 entreprises activant sur l'ensemble des activités, à l'exception de l'agriculture et de l'administration, dont 616 entreprises publiques et 318 privées employant 20 salariés et plus. En détail, ces augmentations ont été plus importantes pour le personnel d'exécution du secteur public, a estimé Youcef Bazizi, le directeur technique chargé des statistiques sociales et des revenus à l'ONS. En deux mots, le privé a revu à la hausse les fiches de paie de ses cadres plus que celui du public, avec 7,17% d'augmentation contre 5,55%. Ainsi, le cadre gagne en moyenne 2 fois le salaire net moyen global du secteur (44.988 DA/21.543 DA) alors que son homologue qui travaille pour l'Etat perçoit un salaire 1,5 fois le salaire net moyen, soit (58.568 DA/38.468 DA). Idem pour le personnel de maîtrise du secteur privé qui a bénéficié de 9,31% de hausse contre 8,12% pour le public. Néanmoins, une revue à la hausse qui n'arrive toujours pas à combler la différence entre privé et public puisque ce dernier continue toujours de mieux payer ses agents avec 42.433 DA contre 23.093 DA. Cette courbe salariale trouve toute sa logique dans la configuration sociale de la composante humaine d'une entreprise puisque, en dehors de l'encadrement chez le privé, constitué parfois des membres d'une même famille, le personnel d'exécution reste toujours le moins gâté. En effet, cette catégorie de travailleurs a bénéficié de 10,02% d'augmentation pour le secteur public contre seulement 6,03% chez leurs collègues du privé, ce qui, au bout du compte, fait une différence de presque 9.000 DA entre les deux secteurs. L'enquête de l'ONS a révélé que deux raisons sont responsables du niveau moyen des salaires. Ils sont «fortement influencés à la baisse», à cause de la prédominance de l'emploi privé, 2/3 de l'emploi total, soit 68%, et d'autre part, par l'importance de la catégorie exécution dans ce secteur qui représente 71% de l'emploi privé, quand on sait leur niveau de salaire en rapport avec leurs qualifications réduites. Cette explication peut justifier ce niveau de salaire exagérément bas par rapport au pouvoir d'achat des Algériens, constamment corrodé par les perpétuelles augmentations des prix des produits de base. Sur un autre plan, l'enquête montre que l'évolution du salaire net mensuel est de 7,4% en 2010, résultat d'augmentations salariales survenues durant cette année, entre autres, la revalorisation du SNMG qui est passé de 12.000 DA à 15.000 DA. Outre le facteur qualification, l'importance de l'évolution salariale dépend aussi du secteur d'activité. En effet, les évolutions du salaire sont meilleures dans le transport (+14,4%), la santé (8,8%) et les finances (+8,4%). D'après la même source, les entreprises des services collectifs sociaux et personnels et celles de la production et de distribution d'électricité et de gaz sont celles qui ont connu une faible augmentation des salaires, avec respectivement des variations de 1,1% et 1,8%. Pourtant, les niveaux des salaires relativement bas sont relevés dans deux secteurs, à savoir la construction (20.450 DA) et l'immobilier-services aux entreprises (23.200 DA). La structure du salaire brut, note le même responsable, fait apparaître que dans le public, le salaire de base représente 48% du salaire brut et 52% représentent les primes et indemnités, alors que dans le privé, le salaire de base s'élève à 70% et les primes et indemnités totalisant plus de 30%. Par ailleurs, l'ONS vient de lancer une enquête similaire pour 2011, dont les résultats seront publiés dans les prochains mois.


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