Algérie

Politique monétaire



Politique monétaire
L'année 2015 sera probablement celle d'un dinar en chute libre. La Banque d'Algérie aurait des idées dans ce sens. Elle tenterait à nouveau de dissuader les importateurs en laissant chuter encore la valeur de la monnaie nationale, à en croire certaines sources proches de la Banque centrale.Ces mêmes sources prédisent une année grisâtre pour la monnaie algérienne qui poursuivrait sa tendance baissière amorcée depuis au moins le premier semestre 2013. Il y a quelques jours, le patron de la Banque centrale, Mohamed Laksaci, avait indiqué à l'Assemblé que la monnaie nationale avait connu une dépréciation de 3,8% en 2013. Durant le premier semestre de 2014, la parité moyenne dinar-euro a baissé de 4,32%. Les experts n'écartent pas une forte dévaluation du dinar en 2015.Il pourrait même se rapprocher du taux de change appliqué tout présentement par les cambistes du marché informel des devises. Selon l'idée retenue, la dévaluation du dinar a l'avantage d'être une mesure simple, à la portée des autorités, susceptible de porter un coup à l'acte d'importer. Reste de savoir si la dépréciation prévue ne fera pas des dommages collatéraux chez les entreprises et les consommateurs, au travers d'une hausse des prix à la production et à la consommation.Un seul amortisseur à cela : les cours des produits de base continueront d'être soutenus à l'importation et à la vente sur le marché interne. Mais au-delà de ces produits, les entreprises devraient assumer, elles seules, le coût de leurs intrants et la perte de changes. Le pari est sérieusement à risque. Concrètement aussi, la forte dévaluation du dinar, annoncée pour 2015, permettrait au gouvernement d'afficher un équilibre de la balance des paiements.Ce n'est pas garanti, dans un contexte de plongée des prix du pétrole sur le marché international. Avant même que le marché pétrolier ne déprime, la balance des paiements affichait déjà un déficit de 1,32 milliard de dollars au premier semestre 2014, une première depuis une quinzaine d'années. Il faut se rendre à l'évidence que la gestion par la Banque d'Algérie du taux de change du dinar répond aussi à des considérations d'ordre politique qu'économique.Mais une dépréciation du dinar risque de ne pas suffire, au final, pour éviter un retour au cercle vicieux des déficits. La dégradation des indicateurs macroéconomiques de l'Algérie devrait donner au gouvernement des arguments pour que des mesures de soutien à l'économie soient mises en place, plutôt que de mettre à l'épreuve des leviers financiers à faible résultat. Le risque de voir la valeur officielle du dinar se rapprocher de celle fixée par le marché informel est réel.Mais il est naïf de croire qu'une si simple mesure puisse dissuader les importateurs, ou encore épargner au pays un retour aux déficits chroniques. La Banque d'Algérie joue à quitte ou double. Reste à savoir aussi si la valeur réelle du dinar n'est pas celle fixée par les cambistes. Et si le taux officiel de la Banque d'Algérie ne sert tout compte fait qu'à subventionner les importateurs.




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