Algérie

Politique énergétique Le solaire en Algérie, une priorité injustifiée



Il y a déjà trois décennies ! Les pays industrialisés découvraient enfin que les ressources mondiales en énergie fossile (pétrole, gaz et charbon), accumulées par notre terre au cours des millions de siècles passés, n?étaient pas éternelles et inépuisables et que leur raréfaction est due à une consommation toujours croissante.Malgré de grands efforts, l?apport de la technologie dans la prospection de la croûte terrestre pour d?éventuelles découvertes d?hydrocarbures reste pessimiste ou mal évalué, puisque cette richesse est totalement contrôlée par les pays les plus industrialisés. La raréfaction de l?énergie fossile, plus spécialement les hydrocarbures, entraînera inéluctablement leur enrichissement et ainsi, au moins pour les civilisations industrielles dont elles sont le fondement, tous les problèmes socio-économiques à l?échelle planétaire. Leur attention s?est alors tournée vers les sources d?énergie continuellement renouvelées par la nature, appelées «source d?énergie nouvelle» ou «source douce» par les écologiste, mais surtout indéfiniment renouvelables, propres, dispensées à tous sans affecter lourdement les balances nationales en devise. Mais cette énergie qui doit prendre la relève de l?énergie fossile se verrait servir uniquement une partie de l?industrie mondiale; mais par contre, elle ne servira nullement les autres industries pétrochimiques et chimiques sur lesquelles sera bâti notre développement industriel, seul créateur de richesse du pays.Que ce soit l?énergie solaire, l?éolien, la biomasse ou même le nucléaire, nous aurons toujours besoin du fossile pour produire nos carburants et presque la totalité de nos produits usuels nécessaires à nos besoins quotidiens croissants (on soustrait des hydrocarbures plus de 14.000 produits).Parmi les énergies non conventionnelles, encore à l?état expérimental dans les universités européennes, l?énergie solaire est apparue comme une source alternative raisonnable à moyen et à long terme, exploitable malgré sa faible densité et ses fluctuations diurnes et saisonnières, et digne d?être prise en compte, surtout dans les régions en développement au soleil généreux, pour répondre à divers besoins encore mal satisfaits, en particulier pour les sites isolés des zones rurales ou pastorales.Les efforts mondiaux en matière de recherche et de développement sur d?autres énergies de substitution ont poussé les utilisateurs de l?énergie solaire à élargir leur vision, à s?améliorer et à diversifier le champ d?utilisation, mais leur industrialisation reste toujours hésitante, faute d?une connaissance suffisante de leur diffusion. Car, l?emploi de cette nouvelle technique implique, pour les rendre utiles économiquement et socialement acceptables, que les ressources solaires exploitables soient caractérisées avec précision dans chacun des cas à étudier. Les systèmes de captage et de transformation de l?énergie solaire se développent et s?adaptent à toutes les gammes de puissance, dans les vastes domaines d?utilisation.Le problème du stockage de l?énergie électrique produite s?est légèrement amélioré: de quelques jours il est passé à quelques semaines, mais il reste toujours insuffisant pour l?exploitation des grands champs de captage, comme celui projeté à Adrar (Algérie). Une approche réaliste du coût des systèmes solaires ne sera prise en considération que si les méthodes de conception et les moyens d?exploitation atteignent des performances. La technologie solaire est classée parmi les technologies de pointe soustractive de la climatologie, encore entre les mains des universités et des centres de recherches spécialisés pour la concrétisation de son emploi dans l?industrie.D?anciens pionniers, de nombreuses équipes de physiciens et d?ingénieurs ont cherché à approfondir les multiples possibilités d?application de l?énergie solaire. L?université algérienne travaille sur ce sujet depuis 1985 pour mettre au point des recueils justifiant le choix des méthodes de calcul et d?évaluation du «gisement» solaire algérien. A cet effet, nous rendons hommage à cette équipe de l?école polytechnique d?architecture et d?urbanisme d?Alger pour avoir contribué à élargir le point de vue théorique de l?énergie solaire en Algérie, et créé des documents de qualité qui restent des indicateurs et des témoins fidèles qui faciliteront l?introduction progressive et justifiée des systèmes énergétiques solaires dans notre pays. Les multiples possibilités qu?offre l?application de l?énergie solaire, aussi bien sous ses aspects purement thermiques, le chauffage des logements, l?eau sanitaire, le chauffage de piscine, les séchoirs, les distillateurs, etc., mais aussi les aspects thermodynamiques - moteurs, pompes, centrales, hélioélectriques, photoélectriques, photopiles, les télécoms, l?irrigation, la réfrigération, etc. - ainsi que la photochimie.L?Algérie, une grande réserve de toutes les énergies conventionnelles et non conventionnelles, a le privilège de pouvoir choisir son énergie primaire nationale pour son autosuffisance en carburant, en électricité et surtout la matière première pour faire fonctionner son industrie pétrochimique en pleine expansion. Aussi, la politique énergétique du pays ne doit pas être basée sur des suppositions et le fantasme, mais sur les besoins futurs de nos enfants. L?Algérie, jeune, riche en ressources énergétiques, doit construire son économie exclusivement sur une énergie rassurante et largement disponible. Et nous ne trouvons pas mieux que le fossile. Consentir de gros investissements dans la production à grande échelle de l?énergie solaire, soustraite en grande masse à la nature, c?est détruire les préceptes de la morale humaine depuis sa primitivité. Le soleil, c?est l?essence divine que Dieu créa pour illuminer ce qui lui appartient. La technologie de l?énergie solaire, encore à l?état de recherche et de développement, se heurte à des problèmes résolubles dans le temps, comme le stockage massif de l?énergie électrique produite, l?irrégularité du débit, la nécessité de savoir plus sur les nouvelles connaissances physiques et météorologiques, sur le comportement optique des nuages et des aérosols, le prix élevé du Kw/h produit et transporté sur de longues distances, etc.Les énergies renouvelables ne sont pas admises comme produit énergétique de première consommation, mais comme supplément énergétique pour les pays où le pétrole manque. Les recherches de laboratoire et de développements industriels sont encore et restent toujours nécessaires, mais les acquis actuels permettent déjà à nos universités de traiter bien des problèmes et de chiffrer correctement les solutions solaires, sous réserve d?évaluer les ressources disponibles: seule une exploitation rationnelle des données climatiques passées, complétées au sol ou par satellites, permet de procéder à une telle estimation qui sera d?une importance économique primordiale.La valeur de l?énergie solaire reçue devient un problème complexe par temps nuageux: la variation de la puissance du rayonnement solaire est liée à la répartition dans le temps de la présence de nuages. A titre d?exemple, pour la région d?Alger, l?énergie incidente sur le plan horizontal varie de 2.956 Wh/m² du mois de décembre à 8.078 Wh/m² au mois de juillet. La fluctuation horaire de l?énergie reçue dans la journée varie en dents de scie de 0 kw/m² à 5.517 Wh/m², une difficile maîtrise dans la régulation et le stockage de cette énergie reçue.Loin de défier ou de mettre en cause les progrès réalisés sur la technologie de la maîtrise du soleil, ni même d?avoir de faux préjugés sur leur proposition de lier par câble électrique le champ solaire d?Adrar à une ville d?Allemagne, notre pays a été et restera toujours un vaste champ ouvert aux expériences européennes pour aucun intérêt national.
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