Algérie

Politique économique : Les vérités de Rédha Hamiani


Intervenant à  l'ouverture des travaux de la réunion de la tripartite organisée à  la résidence d'Etat  Djenan El Mithak, à  Alger, M. Hamiani n'a pas mis de gants pour clouer au pilori la politique économique du gouvernement. «Nous nous attendions à  un taux de croissance à  deux chiffres.  Or, celui-ci est de 3 à  4%. C'est paradoxal, malgré les sommes engagées», a-t-il ajouté. Invité pour la première fois à  la réunion de la tripartie, le patron du FCE s'est  montré inquiet face à  la «perte de pans entiers de l'économie algérienne et du déséquilibre persistant du commerce extérieur». «Nous devons revoir notre copie et recenser les faiblesses et les problèmes», a lancé Rédha Hamiani en direction d'un Ahmed Ouyahia, presque groggy par l'offensive du président du FCE. Le Premier ministre, qui écoutait religieusement son pourfendeur, affichait un visage grave.   M. Hamiani a rappelé que les entreprises nationales n'étaient  pas suffisamment préparées pour faire face à  l'économie de marché. «Le phénomène de l'informel qui se développe de manière dangereuse a aggravé la situation (…) Notre pays est menacé», dira-t-il. Autre conséquence de cette ouverture «débridée» de l'économie nationale, selon ses propos, la désindustrialisation du tissu économique. L'industrie algérienne ne représente plus aujourd'hui que 5% du PIB.  L'intervenant a également brocardé la politique d'investissements, orientée essentiellement vers la dépense publique. «Il existe un risque de la disparition de la croissance avec la disparition des investissements publics», a-t-il prévenu,  en appelant plutôt à  mettre l'accent sur l'investissement productif, un rôle qui devrait àªtre dévolu aux PME. Evoquant la disposition contestée du credoc, seul mode de payement des opérations du commerce extérieur, M. Hamiani s'est montré abasourdi, estimant qu'aucun mode de payement ne peut constituer un moyen pour juguler les importations. «C'est la politique de la hausse des salaires qui porte à  l'accroissement nos importations. Il faudrait plutôt aller vers une substitution des importations par l'encouragement de la production nationale», a-t-il exhorté, exigeant la suppression du credoc, une mesure qui grève la trésorerie des entreprises productives, selon lui. Autre récrimination : l'instabilité du cadrage juridique. Il a cité, à  ce titre, le recours «excessif» par le gouvernement à  des lois de finances complémentaires. «C'est contre-productif. Il faudrait agir selon des visions claires», a plaidé le président du FCE, en insistant sur l'urgence de mettre en place des politiques «consensuelles».

 
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