En dépit des sommes faramineuses allouées au secteur, l'offre n'arrive plus à égaler la demande, provoquant ainsi une crise qui persiste depuis plusieurs décennies.
Le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme décide de porter le quota réservé au programme de la location-vente à 230 000 unités. Pour cela, tous les moyens seront exploités y compris la conversion de quelques projets de logements LPA en logements AADL. Une telle décision se veut en fait un rectificatif aux deux anciens programmes 2001 et 2002, limités uniquement à 55 000 logements, privant ainsi des centaines de milliers de postulants. La formule a certes comblé des milliers d'Algériens mais elle a fait également des millions de malheureux !
L'objectif aujourd'hui est de rendre l'espoir à ces demandeurs livrés à eux-mêmes, après épuisement du stock de logements au sein de cette agence. Il est clair que cette catégorie de postulants doit être privilégiée dans le traitement des dossiers pour peu qu'ils remplissent les conditions requises. Car, ceux ayant fourni de faux certificats de résidence et falsifié d'autres pièces seront retirés de la liste. Le gouvernement considère cette formule comme un levier sur lequel il veut s'appuyer pour tenter d'endiguer un tant soit peu la crise qui secoue le secteur. L'Exécutif veut relancer ce type de logement qui a permis à des millions d'Algériens, composant la classe moyenne, d'espérer un jour détenir un toit propre à eux.
Suppression des formules LPA et LSP
La location-vente reste, toutefois, un des quatre modes proposés par l'Etat d'autant plus que le ministre annonce (lire l'entretien) la suppression du logement promotionnel aidé (LPA) et le logement social participatif (LSP) et leur remplacement par le logement promotionnel public (LPP). Il faut néanmoins reconnaître que le secteur de l'habitat en Algérie tarde à sortir de la crise malgré la disponibilité des moyens et le lancement de plusieurs grands projets de construction de logements.
Tous les ingrédients sont, en effet, réunis pour atteindre cet objectif. Or, les résultats enregistrés jusque-là ne reflètent guère la situation favorable dont a joui le secteur durant ces dernières années. De par les enveloppes prévues dans le cadre du plan de soutien à la relance économique à travers ses deux parties et les budgets conséquents qui lui sont alloués, montants, qui dépassent 40 milliards de dollars, l'habitat devrait normalement atténuer d'une manière sensible la crise qu'il a toujours vécue depuis l'Indépendance. L'Etat dispose, actuellement, de moyens financiers, humains et matériels à même de concrétiser les objectifs qu'il s'est assignés, surtout la réalisation du projet de 2 millions de logements d'ici à 2014, décidé par le président de la République. Or, la pression sur le logement persiste encore en Algérie.
Mauvaise exploitation des atouts
La faille se trouve dans la mauvaise exploitation de tous ces atouts qui ne garantit plus une livraison aux citoyens de logements décents dans des délais relativement courts et à des prix acceptables. Le secteur doit améliorer sa productivité souvent en décalage par rapport à une demande de plus en plus importante et difficilement absorbable. La qualité des matériaux locaux utilisés, la qualification de la main-d''uvre, l'organisation de chantiers, les capacités techniques des entreprises réalisatrices, le foncier... sont autant de paramètres qui ne font qu'envenimer la situation. Au fil des années, des bidonvilles ont poussé dans tous les centres urbains, à travers les principales villes du pays. Et tout récemment, les mal-logés ont recouru aux émeutes afin d'exprimer leur désarroi. Reste à savoir si l'enthousiasme affiché par le ministre et sa bonne volonté de baisser la pression du logement auront un impact direct sur son département et ses démembrements, sommés de réaliser 220 000 unités/an d'ici à 2014 afin que le plan quinquennal soit achevé dans les délais impartis.
B K
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Posté Le : 16/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Badreddine KHRIS
Source : www.liberte-algerie.com