Algérie

Politique d'el batata (Législatives 2012)



Politique d'el batata (Législatives 2012)
Après l'huile et le sucre, c'est la pomme de terre qui est à l'honneur cette année.
Les candidats aux législatives devront expliquer aux électeurs comment réduire son prix, assurer sa disponibilité les cinq prochaines années, trouver les moyens pour augmenter sa production et interdire celle de l'importation et, pourquoi pas, créer l'office de la pomme de terre et un ministère des produits de première nécessité ' Tout un programme. En tout cas, pour ces législatives 2012, le débat tournera autour du prix de la pomme de terre. «La pomme de terre coûte 140 DA et vous nous demandez d'aller voter», est l'argument développé par nos concitoyens pour justifier leur boycott des prochaines législatives. Un groupe de jeunes anonymes a créé, mercredi, la surprise dans les rues d'Alger, des tracts ont été distribués et des affiches ont été collées sur les panneaux dédiés à la campagne électorale. Ils viennent de fonder «hizb el batata wa el bitala» (parti de la pomme de terre et du chômage). Leur slogan «Ensemble pour combattre l'ennui». Aussitôt collées, les affiches satiriques ont attiré les regards et l'intérêt des citoyens.
Photo-souvenir
Les foules se sont agglutinées autour des panneaux et les commentaires fusaient de partout. «Je prends une photo souvenir. Elle est géniale cette affiche, elle résume les profils des gens qui veulent nous gouverner. Regardez cette tête de liste, homme d'affaires», commente Mohamed, 28 ans, vendeur, un «happening» inattendu, ce qui a provoqué la colère d'une candidate d'un parti nouvellement agréé qui a demandé qu'on arrache immédiatement ces affiches. «Ils sont inconscients ces jeunes, il n'y a que le vote qui peut changer leur situation. Ils devraient plutôt appeler les jeunes à aller voter au lieu de s'adonner à ce genre de pratique», nous lance-t-elle devant les panneaux installés à la place Meissonier.
Apostrophée, harcelée par les passants, la candidate n'a pas trouvé mieux que de prendre sa voiture et quitter les lieux illico. «Je n'ai pas de quoi acheter des patates pour ma famille et elle nous parle de notre devoir d'aller voter le 10 mai !», s'énerve Ali, la cinquantaine. Les agents communaux, alertés, ont procédé à l'arrachage des affiches. Finalité de la chose : faudrait-il distribuer des «patates» pour convaincre les Algériens le 10 mai prochain ' A vos sacs !




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