Algérie

Politique audiovisuelle extérieure chinoise



Visions pékinoises du monde Canaux de concept essentiellement tout info. Dans le concert de la guerre des ondes, la Chine est tard venue : bien après les USA, l?ex URSS, la Grande Bretagne et la France. Avec du retard aussi par rapport à des pays comme l?Egypte, l?Arabie Saoudite, le Qatar ou l?Iran. Elle a par contre pu mettre en ?uvre, y compris durant les années de guerre froide un redoutable dispositif de « préservation » du pays face à la « propagande capitaliste ». En mesure de devenir la troisième puissance économique du monde, la Chine renforce un vecteur essentiel sous jacent de cette puissance : celle de la conquête des esprits par l?audiovisuel et l?Internet. Diffusées sur le continent américain et l?Afrique, deux zones cibles de départ y sont inscrites par les nouvelles télés CCTV-F et CCTV-E (en fait redimensionnées dans leurs moyens) : l?aire francophone et l?aire hispanophone. Signe de réalisme évitant dans l?immédiat de contrer de front les mastodontes firmes multinationales anglo-saxonnes. Les deux canaux viennent renforcer la chaîne en langue anglaise et la puissante machine Radio China International, couvrant la planète de sa voix en une multitude de langues. Ils dépendent directement de l?office chinois de télévision (CCTV), doté ainsi de 17 chaînes. Son président a, lors d?une conférence de presse du 27 septembre, raconté une anecdote justificative de la nécessité de porter la voix de Pékin et les images de Chine dans le monde. Faisant visiter, en 1992, la ville de Xian, ancienne capitale impériale et chef-lieu de la province du Shaanxi, au sud-ouest de Pékin, à un patron d?une télé américaine il a été « piqué » d?entendre la remarque de ce dernier de ne point voir "de gens circuler à cheval dans les rues..." Le responsable de l?office chinois en a tiré cette conclusion : "Cet exemple date d?il y a presque vingt ans mais il montre bien qu?à notre époque, où le monde est devenu un village, le dialogue des cultures est essentiel. C?est dans cet esprit que nous avons décidé de créer CCTV-F et CCTV-E". Les observateurs des relations internationales estiment que ce n?est pas tant les 15000 francophones résidants en Chine ou ceux en moindre nombre d?origine espagnole qui sont entrevus en auditoires des nouveaux canaux mais plutôt les populations africaines ouvertes à leurs langues. La République populaire de Chine au-delà de sa présence économique grandissante en Algérie - par le biais du secteur du bâtiment fait saillant mais aussi d?autres -, place ses pions en Méditerranée et sur le continent africain. Le gigantesque réservoir d?énergie et les marchés profilés sont attractifs pour la Chine. Dans un marché mondial démultiplié par ses offres télévisuelles, la République populaire semble avoir lésiné sur les moyens matériels mis en ?uvre. Alors que trois autres canaux (en arabe, russe et portugais) sont projetés pour 2010. En l?absence de chiffres fiables sur les enveloppes budgétaires les observateurs relèvent tout de même la modestie sinon la faiblesse des coûts de fonctionnement impartis : équipes de journalistes réduites a minima, étoffées par des "experts étrangers" chargés de la traduction en langues espagnole et française. Le concept éditorial moulant les deux programmes reproduit en fait essentiellement les informations de leurs consoeurs chinoises. Même si l?annonce de départ officielle est de "présenter de manière objective, impartiale et précise l?actualité chinoise et internationale". Il est difficile de faire autrement dans l?un des derniers pays au monde où le pouvoir d?Etat dispose encore du monopole sur l?audiovisuel. Dans un pays où aussi l?équipement en antennes paraboliques des foyers est extrêmement onéreux et contrôlé en fait par les pouvoirs publics.


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