Algérie

Polémique sur l'enlèvement des trois Européens


Polémique sur l'enlèvement des trois Européens
Les Sahraouis avaient alors accusé des terroristes d'AQMI d'être les auteurs du kidnapping. Pis encore, le Front Polisario s'était dit persuadé qu'ils étaient venus du nord du Mali, une région que tous les spécialistes considèrent comme étant la base arrière d'AQMI. Le discours des Sahraouis n'avait d'ailleurs pas été du goût de Bamako.
Mais quelques jours plus tard, l'enlèvement avait été revendiqué par un groupe présenté comme dissident d'AQMI, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, jusqu'alors inconnu au bataillon. Dans tous les cas, les responsables de la sécurité sahraouie avaient mis en avant leur droit de poursuivre et d'arrêter les auteurs du rapt. Et c'est ce qui visiblement s'est produit. Alors qu'elles ne voient toujours aucun inconvénient à  ce que les troupes mauritaniennes, épaulées par les unités d'élite françaises, poursuivent sur leur territoire les terroristes d'AQMI, les autorités maliennes ont ainsi dénié, hier, le droit aux militaires sahraouis de remettre les pieds au Mali. «Bamako n'acceptera plus la violation de son intégrité territoriale par le Front Polisario. Chez nous, ce n'est pas le Far West où on vient tuer, enlever des gens, et nous l'avons déjà fait comprendre à  qui de droit. La prochaine fois, nous prendrons nos responsabilités», a averti à  l'AFP un ministre malien sous le couvert de l'anonymat. Mais ce qui semble toutefois avoir courroucé au plus haut point le gouvernement malien – qui lui-même a été accusé d'avoir conclu depuis longtemps un pacte de non-agression avec Al Qaîda au Maghreb islamique et de jouer aux intermédiaires lors de rapts d'étrangers – a surtout trait au fait que les militaires sahraouis aient tué une personne et enlevé deux autres à  Tombouctou (nord du Mali). Incursion de militaires sahraouis au Mali Des personnes qui, soutient-il, n'auraient rien à  voir avec le rapt des 3 Occidentaux à  Rabouni. Ce sont là les graves accusations portées hier par Bamako à  l'encontre du Front Polisario. Au moment où nous mettions sous presse, les autorités sahraouies n'avaient pas encore réagi à  la sortie des Maliens.
Pour le moins prolixe, le responsable malien qui s'est confié à  l'AFP a soutenu que durant leur incursion dans la région administrative de Tombouctou, les hommes du Polisario ont tué Mohamed Yeyia Ould Hamed, dit «Double-Tête», dont ils pensaient qu'il avait participé à  l'enlèvement des trois Européens, et ont emmené au moins trois autres hommes avec eux. La mort de «Double-Tête», trafiquant malien d'une tribu arabe, aurait été, ajoute l'AFP, confirmée de source sécuritaire en Mauritanie. «Double-Tête» n'a-t-il vraiment aucun lien avec les groupes terroristes ' Difficile à  dire. Pour l'heure, on retiendra seulement que l'AFP précise que la même source mauritanienne, citant son frère, a affirmé qu'il avait «été tué au Mali par l'armée sahraouie». «Les Sahraouis se sont excusés auprès de sa famille qui a pu récupérer son véhicule et ses effets personnels. Ils se seraient trompés sur son cas, croyant qu'il avait été impliqué dans l'enlèvement» des trois Européens de Tindouf, aurait précisé le frère de «Double-Tête». Le ministre malien, qui a affirmé exprimer «la colère» de son gouvernement face «aux fausses accusations répétées du Polisario contre le Mali», a estimé que les responsables de ce mouvement feraient mieux «de balayer devant leur porte».
En clair, Bamako accuse à  son tour le Front Polisario d'abriter des cellules d'AQMI. Le moins que l'on puisse dire pour le moment est que cette sortie des autorités maliennes n'est pas du tout faite pour aider à  instaurer dans la région un climat favorable à  la coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Une coopération qui déjà peine à  se mettre en place. A rappeler que le président du Parlement sahraoui, Khatri Eddouh, a indiqué jeudi que des personnes impliquées dans les enlèvements de Tindouf ont été arrêtées par les services de sécurité du Polisario.   
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