Le gouvernement Ouyahia parle de la création de 200 000 PME dans les cinq prochaines années, sans toutefois donner de précisions sur la manière avec laquelle il va procéder. Ce chiffre avancé par le gouvernement paraît difficile à atteindre. Cela équivaut à la création de 109 entreprises par jour et de 2 par wilaya. Pour rappel, créer une entreprise en Algérie nécessite 14 procédures administratives et 24 jours au minimum.
Oui : Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, prévoit la création de pas moins de 200 000 PME dans les cinq prochaines années, lors de la présentation de son plan d'action 2009-2014 devant le Parlement. L'Algérie veut faire des PME la locomotive de son développement économique. Pour ce faire, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures. Ainsi, un fonds national d'investissement, doté d'un capital social de 150 milliards de dinars et d'une capacité de financement de plus de 1000 milliards de dinars, a été créé. Le président Bouteflika avait instruit son ministre des Finances pour concevoir des outils afin d'encourager la création des entreprises en facilitant l'octroi de crédits aux jeunes entrepreneurs. Dans ce cadre, des Commissions locales d'études et de financement (CLEF), regroupant les Ansej, les banques et les chambres professionnelles, ont vu le jour. Certains walis ont même accordé des facilités d'accès aux marchés publics de moins de 6 millions de dinars aux PME. Autre mesure, l'introduction de 76 fonctions libérales dans la nomenclature d'activité. Ces PME permettront, selon le gouvernement, de générer plus de 3 millions de postes d'emploi. Non : « L'action publique doit se recentrer sur la création d'entreprises compétitives et surtout durables, ce qui prendra de 15 à 20 ans », préconise Mohamed Bahloul, économiste analyste, directeur de l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH). « La logique fonctionnelle que les pouvoirs publics ont prônée jusque-là n'a rien rapporté ; elle devra changer en une approche entrepreneuriale », poursuit notre économiste. La faisabilité de la création de 200 000 PME, d'après Mohamed Bahloul, est conditionnée par un certain nombre de facteurs. D'abord, il faut passer par une matrice d'incitations fiscales, douanières, etc., au profit des jeunes porteurs de projets, ensuite, réduire le coût de l'accès à la règle économique, qui se traduit par la facilitation de l'accès au crédit qui, dans l'état actuel, demeure difficile. Puis, concevoir une politique éducative, qui signifie l'adaptation de la main-d''uvre à la culture d'entreprise. Mais aussi, prendre en charge le développement des PME afin de créer de l'emploi. « Ce n'est pas la peine de lancer le pari si les PME emploient moins de 10 personnes. » Enfin, on devrait s'attaquer au marché informel dans une démarche inclusive, car un vaste potentiel existe déjà dans ce circuit, et ce, en réinjectant ces réseaux dans l'économie nationale.
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Posté Le : 29/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zouheir Aït Mouhoub
Source : www.elwatan.com