Le ministre de l'Education nationale, Mohamed Oujaout est sous les feux des critiques après ses déclarations, sur «les écoles coraniques et zaouïas». En tentant d'expliquer à un sénateur les causes à l'origine de la déperdition scolaire dans le pays, il a cité le cas, d'élèves qui quittent les établissements scolaires pour rejoindre les écoles coraniques et les zaouïas, afin d'y poursuivre leurs études. Le ministre qui s'appuie dans ses dires sur «des études disponibles», a également évoqué les cas de mariage précoce des filles, les divorces et les maladies chroniques». Les déclarations du ministre sur les écoles coraniques sont pour certains une véritable déclaration de guerre!C'est le cas du président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, qui s'en est pris au ministre. «C'est une honte de qualifier les étudiants dans les écoles coraniques de déserteurs, eux qui conservent nos traditions et nos origines», a-t-il déclaré. Cela avant d'ajouter que «les écoles coraniques sont la base de formation de ceux qui ont fondé l'appel du 1er Novembre et qui ont acquis l'indépendance du pays».
Bengrina a également interpellé le président et le Premier ministre à intervenir pour mettre fin à ce qu'il a qualifié de déclaration provocatrice.
Même son de cloche chez l'association des Oulémas musulmans algériens. Cette organisation a fait le lien entre les déclarations du ministre actuel et celles de l'ex-ministre Nouria Benghebrit, qui avait à maintes reprises attiré les fou- dres des voix conservatrices. Les déclarations du ministre se sont très vite «propagées» sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes les ont interprétées comme une attaque contre les écoles coraniques et les zaouïas. La polémique ayant pris des proportions énormes ont poussé la tutelle à réagir. Dans un communiqué de presse, le ministre affirme ne pas avoir déclaré que «l'entrée aux écoles coraniques et les zaouïas est une raison qui encourage la déperdition scolaire». Le ministre affirme également qu'«il ne visait pas à diminuer le mérite des écoles coraniques et des zaouïas dans l'enseignement». Le ministre a à travers ledit document loué le mérite des écoles religieuses dans l'instruction des apprenants, parallèlement à celle reçue dans les établissements scolaires. Il a affirmé que «ses services collaborent avec ceux du ministère des Affaires religieuses pour trouver ''des mécanismes'' qui permettent aux élèves des écoles coraniques et des zaouïas de poursuivre leur cursus scientifique, tout en ayant la possibilité de passer les examens nationaux». Une explication convaincante pour l'association des Oulémas musulmans. Cette organisation a tenu «à remercier le ministre de l'Education pour ses explications».
Par ailleurs, notons que le ministre a précisé que «le taux de déperdition scolaire a atteint 2% dans le cycle d'enseignement moyen et 0,11% dans le cycle primaire, durant les années scolaires en cours et celle d'avant». En vue de réduire les taux de déperdition scolaire des enfants de moins de 16 ans, Oujaout a souligné «la nécessité d'adopter une approche sociale impliquant tous les intervenants pour contenir ce phénomène». Il a également expliqué que «le ministère envisage de prendre une série de mesures dont la révision des modalités d'évaluation pédagogique et des examens de rattrapage».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed AMROUNI
Source : www.lexpressiondz.com