Yalta à Azazga Le 27 juillet prochain, Nicolas Sarkozy viendra à Alger par le vol d?Air France, que tout le monde croyait complet. Jusque-là, rien d?extraordinaire, le plusieurs fois ministre venant souvent à Alger ces derniers temps. Mais durant ce même déplacement, il rendra visite à la Corse. Des analystes interloqués par ce double voyage se sont demandé s?il y avait un rapport entre la Corse et l?Algérie qui justifierait un voyage concomitant. Peut-être, les Algériens comme les Corses étant connus pour leur sens pointu de l?honneur, leur facilité à succomber aux armes et à chevaucher leurs ânes pendant que leurs femmes marchent à pied derrière. Pourtant, la Corse est une province française qui cherche une voie d?autonomie et l?Algérie une ex-colonie française qui cherche des points d?attache. D?où le débat, plus large, qui inclut les déploiements américains et français dans une redéfinition régionale des réseaux d?influence ; la base américaine du Sahara, qui aurait été découverte par un pilote d?Air Algérie égaré et à propos de laquelle le gouvernement nie toujours l?existence, a-t-elle un lien avec ces visites déchaînées des officiels français ? Personne n?en sait rien, même si tout le monde sent bien que la grande reconfiguration géopolitique en cours dans la région, un Yalta bis en terre terroriste, ne va pas se faire sans violences ni déchirements. Mais il y a peut-être lieu de poser la question aux Algériens : entre le rôle de sous-traitant américain que propose Bush, c?est-à-dire garde communal de la sous-région, et celui de province autonome française que propose Chirac, les Algériens pourraient choisir par référendum, étant entendu que la souveraineté et l?indépendance nationale ont été jetées par le néoréalisme au pouvoir. Alors, Washington ou Paris ? Pourquoi laisser ce choix à des dirigeants qui n?ont jamais réussi à faire les bons choix ?
Posté Le : 24/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amari Chawki
Source : www.elwatan.com