Algérie

POINT ZERO



05071962 Ce n?est pas le numéro de téléphone d?une papiche, mais la date de l?Indépendance. Ce ne sont pas des chiffres officiels abscons, mais une référence à un événement qui a permis à Ahmed Ouyahia de vivre libre afin de pouvoir pondre des lois restrictives et emprisonner des Algériens sans avoir à en référer à une puissance coloniale, des chiffres qui ont permis à Nourredine Zerhouni de vivre libre et de récupérer des pharmacies. Chaque année, l?Algérie fête son indépendance et se pose la question : l?Algérie a-t-elle accouché d?un pays juste ? Non, pas encore. D?un pays égalitaire ? Non plus. 42 ans après cette guerre qui a accouché de plus d?anciens Moudjahidine, que de martyrs de la Révolution, les jeunes militants du mouvement du Sud pour la justice se sont rassemblés pour la fête de la Jeunesse et de l?Indépendance devant le siège de la cour de justice de Ouargla pour demander la libération de leurs camarades arrêtés pour « constitution d?association de malfaiteurs », alors qu?il s?agit d?un mouvement politique, « distribution de tracts portant atteinte à l?intérêt national », alors qu?il ne s?agit que de revendications socioéconomiques, et « activité dans le cadre d?une association non agréée », alors que ce n?est pas de leur faute si le ministre de l?Intérieur ne leur a pas donné et ne leur donnera jamais d?agrément. A 42 ans, soit l?âge d?un adulte qui a fondé une famille, l?Algérie est-elle devenue le pays rêvé par ses géniteurs ? Non. Pourquoi ? Une des explications est qu?au sein du pouvoir très peu ont fait la guerre, des militaires aux civils, en passant par tout l?encadrement politico-administratif. Les maquisards peuvent se retourner dans leur tombe encore cette année. Tous les fossoyeurs de l?Algérie connaissent ce phénomène, cet incessant bruit souterrain dans les carrés des martyrs qui dure depuis 1962. Ce ne sont qu?eux.




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