Le président de la commission nationale de surveillance des élections
législatives (CNSEL) a tenu, hier, à Alger un point de presse. Cet exercice qui
a duré près de deux heures n'a, pourtant, rien apporté de nouveau. L'échange
que son auteur a eu avec les journalistes a été
en termes d'informations davantage symbolique que pratique.
Pendant toute la durée du point de presse, M. Seddiki n'a, en effet,
semblé n'avoir qu'une motivation : marquer solennellement la reprise des
travaux de sa commission. Il n'a paru n'avoir qu'un seul discours : celui
d'exprimer également «la bonne volonté de ses membres à ne pas perturber le bon
déroulement de l'opération électorale» et à garantir sa «crédibilité et sa
transparence» à neuf jours du début officiel de la campagne.
La CNESL, a d'emblée insisté M. Seddiki, «n'est pas une force
d'obstruction mais de proposition». Ses membres, a-t-il dit, sont mandatés et
engagés pour «garantir la bonne tenue des législatives» qu'il a qualifiées sans
prudence de «second 1er novembre». Ils sont, donc, a-t-il poursuivi,
«responsables» d'alerter le pouvoir politique et les autorités sur les
«anomalies» et les «entraves» qui risquent d'«entacher» le rendez-vous du 10
mai prochain.
Pour cette raison, a-t-il encore déclaré, les membres de la commission
«attendent toujours que le ministère de l'intérieur et des collectivités
locales réponde à leurs doléances». Ils maintiennent, a-t-il dit, leur décision
d'envoyer une deuxième lettre au chef de l'Etat. «Le président de la
République, a-t-il expliqué, est sollicité en tant que premier magistrat du
pays. Il doit intercéder en notre faveur pour la transparence du scrutin et
l'intérêt du pays».
La dite lettre au Président n'est pour l'instant qu'un projet. Elle lui
sera adressée, affirme M. Seddiki, dans un délai de trois à quatre jours». Le
temps, a-t-il indiqué, de s'assurer de l' «attitude des services compétents du
ministère de l'intérieur» vis-à-vis des doléances de la CNESL qui,
rappelle-t-on, souhaite en priorité l'adoption d'un bulletin de vote unique
pour tous les partis en lice. Et «l'annulation des inscriptions collectives sur
les listes électorales effectuées en dehors des délais légaux». Un point qui
concerne les électeurs militaires en particulier.
Un point de presse pour rien donc ? sûrement pas. Le rapporteur juridique
de la commission, M.Lerari, qui y était présent, a dénoncé «le silence
effrayant» du Ministère de l'intérieur. Il a également exprimé son «inquiétude
quant à l'éventualité d'une forte abstention» en raison des «difficultés» que
subissent les partis en course. M. Lerari qui a brandi un long relevé «d'
anomalies recensées» par la commission, s'est en particulier arrêté sur «le
rejet inexpliqué de certaines listes» dans certaines wilayas comme Biskra et
Ouargla. Il a dénoncé les «entraves administratives» auxquelles font face les
indépendants et les enquêtes «à la limite de l'interrogatoire» des services de
la gendarmerie auprès des candidats. Un point que M. Seddiki, le président de
la CNESL, a, cependant, relativisé en déclarant que «n'a peur que celui qui a
quelque chose de répréhensible à cacher».
Au cours de ses échanges avec la presse, Seddiki a répondu à des
questions faisant état de «divergences» et de «turbulences» au sein de la
commission. Certains partis l'accusent de ne pas être à la hauteur de la
mission qui lui a été confiée. D'autres le soupçonnent de courir «après
l'argent et le matériel».
Aux premiers, il répond qu'il a été élu par ses pairs et que toute
contestation équivaut à la remise en cause du jeu démocratique. Aux seconds, il
précise qu'il n'est pas candidat aux élections législatives et qu'il n'est pas,
comme certains, «entrain de saliver pour le salaire de 30 millions de centimes
de député».
En ce qui concerne les moyens logistiques dont manquerait la CNESL, M.
Seddiki a indiqué que la question n'est pas de la proportion que décrivent les
journaux. Il s'agit, a-t-il, dit d'équipements simples mais indispensables pour
les représentants de la commission comme le fait de «disposer d'une puce
téléphonique». Certains, a-t-il conclu, «n'ont pas les moyens d'en avoir, ni de
payer les communications» alors qu'ils sont censés rendre compte de tout ce qui
se passe sur le terrain».
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Posté Le : 05/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kader Hannachi
Source : www.lequotidien-oran.com