Algérie

Point de convergence entre le nord du continent et le Sahel L'Algérie: une locomotive Africaine



Publié le 30.09.2024 dans le Quotidien l’Expression
L'on n'est plus à l'ère des bonnes intentions, mais bel et bien dans celle de l'action sur le terrain.
L’Algérie a ouvert une banque en Mauritanie.
Les changements majeurs qui s'opèrent dans la région du Sahel amènent à espérer un saut qualitatif pour ce qui concerne le développement des échanges économiques et commerciaux entre les pays de la région. Les zones franches que l'Algérie est en passe d'ouvrir avec l'ensemble de ses voisins, après avoir inauguré le point de passage avec la Mauritanie, est en soi, un signal clair d'une volonté de construire une infrastructure durable la liant à l'ensemble de la composante du Sahel. Ledit signal ne se limite pas à la seule zone franche, puisqu'un mégaprojet d'une route de près de 800 kilomètres entre la région algérienne de Tindouf et celle de Zouerate en Mauritanie, a l'ambition évidente de créer une sorte de point de non-retour dans la coopération entre les deux pays. Cet ouvrage, dont la réalisation nécessite une importante enveloppe financière, apportera une dynamique humaine et économique sur tout son tracé et confirmera un axe de développement bilatéral majeur.
Cette vision prospective qui annonce une Afrique du Nord reliée au Sahel par un enchevêtrement de projets basés sur un partenariat gagnant-gagnant ne relève donc pas du voeu pieux. Outre le projet de route Tindouf-Zouerate qui est concret, le gazoduc transsaharien qui traverse le Niger et le Nigeria illustre, on ne peut mieux, le passage à l'acte que l'Algérie se force à concrétiser à tout point de vue. Les multiples visites de ministres nigériens et burkinabè à Alger traduisent le niveau de collaboration atteint par les pays, après l'échec des tentatives occidentales de brouiller les relations, en instrumentalisant, notamment le dossier de la migration clandestine. En comptabilisant les projets qui ont déjà abouti entre l'Algérie et les pays du Sahel, on est forcé d'admettre que l'on n'est plus à l'ère des bonnes intentions, mais bel et bien dans celle de l'action sur le terrain. On peut en vouloir pour preuve l'enveloppe d'un milliard de dollars allouée par le président Tebboune au bénéfice exclusif des pays africains. Une aide directe au développement, conséquente par son importance et efficace par l'usage qui en sera fait, sachant que le coup de main algérien n'appelle aucun remboursement d'aucune quelconque dette. Ce milliard de dollars est une réalité. Beaucoup de projets au Sahel ont vu le jour, d'autres sont actuellement à l'étude et d'autres encore sont déjà opérationnels. Une partie importante de ces projets est implantée dans les pays du Sahel, qui comptent parmi les plus pauvres au monde.
Il serait, cependant, naïf de penser que la situation dans cette région est assainie. Les tentatives de coups d'État, les attentats terroristes, les activités de grand banditisme et la présence de forces étrangères constituent autant d'entraves à la réalisation du plan algérien. Mais dans cette «guerre» d'un nouveau genre, l'Algérie a choisi l'arme de la coopération et de la non-ingérence dans les affaires internes de ces États. Il sera certainement difficile de convaincre les dirigeants et les populations de ces pays du bien-fondé de la méthode algérienne, mais force est de constater que l'Algérie y a mis les moyens et commence déjà à obtenir des résultats palpables.
L'initiation du groupement des trois pays du Maghreb composé par l'Algérie, la Tunisie et la Libye est en soi une réalisation importante, en ce sens que ce nouveau bloc peut parfaitement se placer comme interlocuteur nord-africain à l'Alliance des États du Sahel, composé par le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Pareil espace de dialogue pourra aborder avec sérénité la question de la migration, loin de toute ingérence occidentale, comme c'est le cas présentement. Et, au-delà de cette problématique, les deux ensembles peuvent collaborer sur nombre de dossiers. L'Algérie est pionnière en la matière, puisque ses entreprises publiques activent déjà dans l'ensemble des pays de la région. De la Mauritanie, jusqu'en Libye, en passant par la Tunisie et les pays du Sahel.
Saïd BOUCETTA



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