Algérie

Poème inédits de Youcef Dris



ESPOIR

Espoir qui me fait vivre de chimères
Lorsque l’obscurité est ma seule lumière
Espoir fou, incandescent
Qui me fait sourire aux sourires
Lorsque mes entrailles enflammées
Dégagent la nervosité des incinérés
Nuit éternelle où l’être brisé
Tend l’amalgame de ces illusions cancéreuses
Vers l’espoir, cette lueur fugitive
Qui s’ancre dans l’amertume de nos rêves humains
Plonge dans la brume de cet espoir même…
Espoir
Espoir langoureux et trompeur
Espoir construit sur notre esprit crédule
Espoir moulé dans la mesquinerie de nos folles illusions
Pourquoi nous brises-tu ?
Espoir de routes éternelles parmi l’immortalité.
Mon chemin caillouteux est sans issue.
Impasse…
Je suis dans l’impasse puisque impasse moi même.
Impasse d’un espoir sans issue
Puisque brisé dans la nuit.

Noircir la feuille

Je dessine sur une feuille blanche
Des traits qui s'emmêlent et se branchent
Pour former de très belles lignes
De mots de rimes de champs de vigne

Que vendangent les hommes du soir au matin
En vivant du fruit de la vie par le goût du vin
Et elle nous enivre de son parfum étrange
Qui nous élève au ciel pour parler aux anges

Je dessine sur une feuille blanche
Un arbre avec des tonnes de branches
Pour que tous les oiseaux du monde
Y fond leurs nids chaque seconde

Je sonnerai tous les matins
le réveil en tapant des mains
Et je ferai mille louanges
Au soleil que rien ne dérange

Je dessine sur une feuille blanche
Les espoirs sur lesquels je penche
Pour voir le bon côté des choses
Où la douce vie se repose

En goûtant toutes les joies offertes
Derrière le peu de portes ouvertes
Où tous les enfants se mélangent
Aux bêtises qui nous démangent

Je dessine sur une feuille blanche
Et je me donnerai carte blanche
Pour dire comment aimer la vie
Et pour en faire mon paradis


ILLUSION EGAREES

L’aube n’a plus le sens du rire
La vie elle-même n’a plus de raison d’être.
Alors, monde de pourriture,
Monde corrompu
Est-ce là toutes tes promesses ?
J’ai cru en ton existence
Et la désillusion fut amère
Mon visage n’est plus que crispations
Mon corps est la proie de sombres convulsions,
Mon esprit baigne dans la torpeur de l’inexistence.
J’aime, sensiblerie nocive,
Et amour rapace
Dans un monde de vautours.
Charme, séduction, grâce, douceur,
Le conventionnel a créé pour justifier l’infidélité.
A propos, belle et infidèle , tu l’es aussi.
A propos, belle et infidèle ne riment-ils pas ?
L’aube est morte devant l’inertie de la vie,
Où l’espoir a pris la couleur des cendres.
Si rien n’est plus beau que le souvenir du bonheur,
Rien n’est plus affreux
Que de s’apercevoir
Que le bonheur passé était mensonge.
Je viens chercher de solides illusions
Parmi ces solitudes où vivent les vérités.
La jeunesse coule plus vite que le vin,
Mais c’est la vie qu’elle noie
Dans l’ivresse de l’amertume.


E…QUI…VOQUE

Nous étions un jeudi sur le mord de la plage
Elle était allongée dans une grande paresse
Je me jetai à l’eau et arrive à la nage
Pour pouvoir admirer le galbe de ses…reins.
Allongée sur le dos à l’orée du matin
Sur une serviette bleue elle était presque nue
Je regardais ses yeux, ses cheveux et son…chien,
Allongé lui aussi tout près de sa maîtresse.
Me voyant l’admirer, se tourna à dessein,
Et se mit sur le dos très vite et en souplesse
Puis elle bomba le torse, alors je vis ses…yeux,
Qui étaient d’un beau bleu comme le ciel d’été.
Pour sa bouche comme un fruit d’un beau rouge écarlate
Mes sens étaient en feu, je n’ai pu résister
Et j’ai tendu la main pour caresser sa….patte,
Au chien tout endormi sur le sable brûlant.
Elle s’en est offusquée et d’un regard biaisé
Elle pensait que j’étais un bien de sombre débile
Qui subitement allait tout de suite la…maudire.
Voyant son désarroi j’ai éclaté de rire.
Pareil à son toutou j’avançais à quatre pattes
Tout mon être tremblait, puis j’ai osé le pire
J’ai tendu mes doigts moites vers le creux de sa…main.
Elle eut un grand sourire, écourta le chemin
Qui me séparait d’elle et j’y vis les prémices
D’une approche amoureuse et de beaux lendemains,
Elle s’approcha de moi puis écarta ses…Bras.
J’allais donc m’y plonger, amis elle fit quelques pas
Reculant subitement et revint en arrière
J’attendais qu’elle enlève le haut et puis le bas,
Mais elle se retourna me montrant son…ruban
Qui ornait ses cheveux on dirait un turban.
Le chien se releva et mordit la pelote
Que lui lance sa maîtresse pour l’éloigner de nous
Puis elle glissa ses doigts pour baisser sa…chaussette
Que par inadvertance elle a gardée au pied.
Je suis devenu fou devant une telle beauté
Elle prit de l’eau de mer et voulu m’asperger
Et moi fou de désir je voulais la…poursuivre,
Sur le sable tout chaud où il faisait bon vivre.
Elle court et bouge son corps, se retourne, me souris
C’était comme une invite, comme si elle me priait
De mettre mon indexe sur son doux…front si lisse.
Qui sous le grand soleil devint rouge écrevisse.
Le chien se rendormit, elle lui cria : viens Rex !
Mais la bête avachie ne se leva même pas
Puis elle me prit la main, l’approcha vers son…sac
Pour l’aider à sorti du cabas une matraque
Elle la tint dans sa main et d’une folie subite
Elle la tourna en l’air comme pour me tabasser
J’ai caché mon visage mais elle visa ma…tête.
Puis explosa de rire car elle me trouvait bête.
Elle jeta la matraque, j’ai cru qu‘elle abdiquait
Puis elle me fit alors gentiment les yeux doux
Je pensais qu’elle voulait que je viennes la…masser,
Car elle sortit du sac une lotion à bronzer.
Je verse dans la main du liquide et me presse
D’étaler tout le long de son dos le produit
Puis je passe mes deux mains fébriles sur ses…épaules.
Sous mes doigts tout mouillés elle semble devenir folle
Et le plaisir en moi excitait mes faiblesses
Lorsque sa résistance soudain devenue molle
Au fur et à mesure que j’approchais ses…jambes.
Alors ne pouvant plus, dans mes bras elle tomba,
Son teint rouge écarlate avait viré au rouille
Elle essuya ses mains sur sa serviette bleue
Et puis les approcha doucement vers mes…mains.
Elle serra mes dix doigts sous le regard du chien
Elle ouvrit grand sa bouche et de ses grosses lippes
Se rapprocha de moi, dans un élan soudain
Décida tout à-coup de me faire une…risette.
Elle me dit que son Jules allait montrer sa tête
Et viendra la rejoindre sur le sable qui la brûle
Elle aurait prolongé encore notre tête à tête
Que je l’enlace au moins mais surtout que je…l’embrasse.
J’ai admiré son corps, sa beauté et sa classe
Et la quitter ainsi cela me perturbait
Au souvenir de cette superbe créature
Je rentrais vite chez-moi et puis me…mettre au lit.
C’est la fin de l’histoire d’une encontre furtive
J’ai loupé mes vacances et je rentre à Tizi
J’aurais voulu quand même la suivre sur l’autre rive
Lui dire qu’elle me rend fou, lui montrer mon…chagrin.

Les Vomissants

Comme un vol de poivrots dans le bistrot natal,
Fatigués de ne boire que l’eau des fontaines,
Des monts du Djurdjura, ces courtiers à bedaines
Entraient, ivres d’un rêve éthylique et total.
Ils venaient se farcir un fabuleux fromage.
Par trop d’années moisi dans des caves malsaines,
Et les gens invités réservaient leur passage
Aux bords listérieux de ce fumet fatal.
Chaque soir, redoutant des matins hépatiques,
Cachets effervescents et anti-vomitiques
Apaisaient le sommeil des visages bourrés ;
Ou bien penchés, avant que ne flanche leur cervelle,
Ils entendaient monter en un fiel ignoré
Du fond de leurs entrailles des substances nouvelles !
Comme un vol de poivrots dans le bistrot natal,
Ils ne bouffèrent que seuls et engendrèrent la haine.
Ils remplirent chacun le fond de leur futal
De renvois repoussants, qui agressent notre haleine.


Je suis un inconditionnel de cet auteur et de ses ouvrages. J'adore aussi ses poèmes. Je voudrais savoir où trouver le recueil de poèmes de Youcef Dris. Merci de me renseigner. ves
Yves Dorsey - Enseignant - Paris, France

22/11/2010 - 8543

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