PME: La mise à niveau ne fait pas l'unanimité

Le ministre de la Petite et Moyenne Entreprise (PME) et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, a appelé hier les entreprises familiales notamment à prendre part au deuxième programme de mise à niveau MEDA II et «assumer la responsabilité pour être compétitif et rentable».

 Le ministre qui s'exprimait à l'occasion d'une conférence de presse animée en marge d'une rencontre des directeurs de wilayas de son secteur, a avoué qu'il existe «une volonté de résistance à la transparence» de la part de certaines PME qui se plaignent de leur côté d'un «environnement économique qui n'est pas sain». Benbada, concernant les «appréhensions» soulevées par ces PME, a assuré que même l'environnement économique est en train d'être mis à niveau dans le but d'instaurer des règles strictes où seule la compétitivité compte. «La mise à niveau est un gage de transparence», a-t-il déclaré en soulignant que son département est sur le point «d'assainir» cet environnement économique. Le prochain programme de mise à niveau est doté d'une enveloppe de 34 millions d'euros dont la plus importante partie est prise en charge par l'Union européenne et 4 millions par la partie algérienne, à savoir les entreprises bénéficiaires du programme. Ainsi, le ministre a fait savoir hier que la campagne de sensibilisation lancée durant le dernier semestre de l'année en cours va se poursuivre pour convaincre les PME à adhérer à la démarche de mise à niveau de l'outil de production pour faire face à la concurrence. Dans cette optique, le département de Benbada a même initié un «prix de l'innovation». Doté de 6 millions de DA, ce prix réparti en trois niveaux est destiné aux PME qui présenteront un «produit innovant» dans un concours dont les règles seront fixées par la commission installée en septembre dernier par le ministère et composée de chercheurs et d'universitaires notamment. «Le but c'est d'encourager l'innovation et la modernité», a indiqué le ministre de la PME et de l'Artisanat.

 Par ailleurs, Benbada a fait savoir lors son intervention que le nombre de PME a atteint à la fin du premier semestre 2009 quelque 408.753, ce qui a permis, a-t-il ajouté, la création de 1.325.614 emplois à la même période. «99% du tissu industriel algérien est composé de PME», poursuit le ministre qui souligne que cela représente 52% du total de la production du secteur privé hors hydrocarbures. Mustapha Benbada a affirmé que les objectifs du programme de développement 2005-2009 ont été atteints à 80%. La création de 200.000 autres PME durant le plan quinquennal 2010-2014 représente un but stratégique, lance-t-il devant les directeurs de wilayas.

 La baisse de l'impôt sur le bénéfice (IBS) tel que prévu dans la dernière loi de finances ainsi d'autres mesures d'assouplissements visent, soutient encore le ministre, à promouvoir l'investissement et la production nationale. Enfin, le ministre de la PME et de l'Artisanat est convaincu que les dispositions décidées dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 vont inciter à développer davantage la production nationale. «Ce sont des mesures de régulation tout à fait normales», a-t-il soutenu en expliquant que les «retombées» seront bénéfiques aussi bien pour l'entreprise que pour l'économie du pays. Le ministre a assuré que s'il y a des «insuffisances», le gouvernement est disposé à discuter avec les opérateurs économiques pour y remédier le cas échéant.