Autocritique - La présence d'un tissu de PME fort et compétitif est, dès lors, l'une des principales conditions à même de créer une filière de sous-traitance crédible.
Or, la fragilité de ce tissu notamment en terme de compétitivité est l'une des principales contraintes qui freine l'émergence d'une telle filière en Algérie.
«Plus que tout, la PME algérienne souffre d'un énorme déficit en termes de crédibilité et d'image», nous dira Farid, gérant d'une PME. «On ne compte plus les contrats annulés par des donneurs d'ordres pour cause de retards dans la livraison de produits, ou encore l'incapacité à la dernière minute de satisfaire un engagement. Une pratique et une sorte de «label» qui colle à la culture entrepreneuriale de la PME algérienne. Une image déplorable créée, au fil du temps, par des opportunistes qui, l'espace d'un marché ou d'une transaction, portent l'habit de professionnels. Ce qui fait le plus grand tort à beaucoup de professions et de secteurs», ajoutera-t-il.
Outre cet aspect, le volume du tissu national de la sous-traitance industrielle semble, de l'avis de plusieurs acteurs, encore loin d'être à la hauteur des normes internationales en la matière. Nombreux sont ces derniers qui n'ont eu de cesse de rappeler cet état de fait.
A l'instar de Laïb Azziouz, un des responsables de la Bourse algérienne de la sous-traitance et du partenariat (Bastp) qui affirmait, en marge d'une journée d'information au Salon international de la sous-traitance de Paris, que «le nombre actuel des entreprises algériennes spécialisées dans la sous-traitance industrielle n'excède pas les 800 unités. Cela est loin du ratio international estimé à 30 PME pour 30 000 habitants».
Selon lui, le nombre d'entreprises nationales de sous-traitance doit augmenter de «dix fois plus» pour que l'Algérie puisse relancer son industrie et ainsi réduire sa facture d'importation de biens et d'équipements industriels.
Ainsi, et citant ce qui entrave le développement du tissu de la sous-traitance existant, M. Laïb n'a pas manqué de citer l'utilisation d'équipements «vétustes» et parfois même «obsolètes» par certaines entreprises pour fabriquer leurs produits.
Outre ces aspects, le déficit en termes de structuration de ces entreprises est des plus notables. Ainsi, concernant le nombre d'adhérents de la Bastp, il s'élèverait actuellement, selon M. Laïb, à 1 200 membres toutes catégories confondues (Toutes petites entreprises (TPE), Moyennes entreprises (PME) et donneurs d'ordres).
Posté Le : 29/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L S
Source : www.infosoir.com