Plusieurs villages non encore raccordés au gaz naturel

De nombreux villages de la commune d'Aït Yahia Moussa ne sont toujours pas raccordés au réseau de gaz naturel, au moment où l'hiver s'annonce déjà rude, tandis que certains villages et le chef-lieu communal ont été alimentés provisoirement en cette énergie, à partir des localités limitrophes de M'kira et de Aïn Zaouia.En effet, plus de 80% des villages de la commune d'Aït Yahia Moussa (daïra de Draâ El-Mizan, au sud-ouest de Tizi Ouzou) vivent encore ce sempiternel problème. Pourtant, ont affirmé les citoyens, tous les réseaux de distribution des villages de Tachtiouine, d'Afir, de Hellil, de Tifaou, d'Ath Attella, pour ne citer que ceux-ci, sont achevés.
"L'alimentation de ces villages en cette énergie est l'une de nos revendications. Lors de notre réunion avec les responsables de la direction des mines et de l'énergie, nous avons proposé à ce qu'au moins les villages de Hellil et de Tifaou soient alimentés provisoirement à partir de Timezrit (Boumerdès). Ce n'est pas loin, ils sont à deux kilomètres d'Ighil Larbaâ (commune de Timezrit). Les responsables étaient d'accord. Aux dernières nouvelles, nous avons appris que les autorités de Boumerdès avaient refusé cette proposition", a expliqué Ali Ouilem, coordinateur de la coordination des comités de village, signalant au passage que lui et les autres membres ne lâchent rien pour que ces villages jouissent de cette commodité.
"La période de grand froid est là. Si nous souffrons déjà, les élèves de nos écoles primaires grelottent de froid dans les classes où les appareils de chauffage sont vétustes ou en panne", a-t-il, en outre, regretté.
Concernant ce grand retard, les membres de la coordination mettent en cause les responsables concernés, affirmant que ces derniers "n'ont pas agi en temps opportun pour résilier le marché avec l'entreprise CBN d'Alger, chargée du projet du transport de ce combustible sur une distance de plus de dix-sept kilomètres".
Selon eux, "le marché a été résilié en 2016 mais les travaux ne seront confiés à deux autres entreprises que trois ans plus tard. Mais, nous constatons que la situation n'a pas évolué depuis".
Et d'expliquer qu'"à titre d'exemple, les travaux au poste de détente à proximité de l'antenne de mairie d'Ath Attella ne sont pas menés à la cadence souhaitée. Même après la levée de l'opposition, ce poste est loin d'être livré".
À noter que la conduite de transport a démarré à partir d'El-Mers (Tizi Ghennif) sur une distance de plus de quinze kilomètres en plus de cinq postes : le premier poste de départ est localisé à Draâ El-Mizan, le second à Ichoukrène, le troisième à Tafoughalt, le quatrième à l'entrée du chef-lieu communal d'Aït Yahia Moussa et le cinquième à Ath Attella.
Pour le moment, seuls celui de départ et celui d'Aït Yahia Moussa sont achevés. À Tafoughalt, après avoir délocalisé le poste à cause d'une opposition, il a été finalement lancé.
En tout cas, les habitants de la plupart des villages n'auront pas cette commodité cet hiver. Les habitants devront encore souffrir et s'approvisionner en gaz butane qui est déjà sous une vive tension, alors que d'autres ont déjà rempli leurs hangars de bois sec, d'autant plus que la saison s'annonce rude.
"Nous interpellons toutes les autorités concernées, à commencer par le maire, le chef de daïra et le wali, d'accorder une grande importance à ce projet lancé en 2012. Cela fait dix ans qu'il traîne", a conclu Ali Ouilem.
À rappeler que le chef-lieu communal, Ath Rahmoune, Laâzaiv et les hameaux environnants, Ath Moh Kaci et Imzoughène, sont alimentés à partir du dernier village de la commune de M'kira, tandis que la grappe de villages d'Iaâllalen est desservie à partir de la commune de Aïn Zaouia.

O. Ghilès