Algérie

Plusieurs villages en flammes


Plusieurs villages en flammes
Alors que la canicule sévit, au deuxième jour, les flammes subsistent encore dans plusieurs villages des communes d’Aït Yahia Moussa et de Draâ El-Mizan, au sud-ouest de Tizi Ouzou.Si, hier, les feux ont quelque peu diminué de leur intensité, avant-hier (mardi), la population a vécu une journée apocalyptique. En effet, pas moins de quatre villages ont vu leurs oliveraies partir en fumée. Selon nos sources concordantes, de nombreux dégâts ont été déjà signalés dans les villages d’Afir, d’Ivouhrène situés sur le versant ouest du chef-lieu de la commune, l’ex-Oued-Ksari. Jusqu’à hier, il n’y a eu fort heureusement aucune perte en vie humaine à déplorer, mais au moins trois personnes ont été blessées. À Afir, un automobiliste a été encerclé par les flammes dans son véhicule. Notre source a rapporté qu’il a subi des brûlures alors que son véhicule a été calciné. Il a été évacué en urgence à l’hôpital Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Une femme ne pouvant plus respirer a été aussi acheminée vers une structure sanitaire de la région. À Afir, deux poulaillers de mille poulets chacun ont été réduits en cendres.
On parle même d’étables brûlées avec leurs bêtes. Dans l’après-midi de la même journée (mardi), des jeunes excités ont passé à l’émeute. Ils ont barricadé tout le centre-ville d’Aït Yahia Moussa en mettant le feu aux pneus. C’est le mécontentement général de la population. Hier, nous nous sommes rendus sur les lieux. Les jeunes entouraient la caserne militaire. “Tous nos villages sont touchés. Il ne nous reste rien”, fulmine un jeune encagoulé. Durant toute la matinée d’hier, la tension montait. Mais, faudra-t-il le souligner, les soldats sont restés calmes. Dans la même journée, le chef de daïra de Draâ El-Mizan et un membre de l”APW se sont déplacés sur les lieux afin d’apaiser les esprits. Aucune information n’a filtré sur ce qui a été décidé. En tout cas, tous les jeunes que nous avons approchés sont unanimes à dire continuer la contestation jusqu’à trouver un terrain d’entente. “C’est la politique de la terre brûlée”, ajoute un autre en élevant la voix. Selon un membre d’un comité de village, il serait temps que le wali se déplace ou même peut-être un haut responsable pour éviter le pire. “De notre côté, nous essayons de parer à tout dérapage, mais il faut que notre appel trouve une oreille attentive car la situation est critique”, a clamé de vive voix un autre intervenant. À en croire les déclarations des uns et des autres, de nombreux habitants ont fui leurs maisons et passé la nuit à la belle étoile sous une température frôlant les 42° avec bien sûr des vents chauds et violents. “Nous nous demandons pourquoi le plan Orsec n’a pas été déployé”, a ajouté une autre personne. En plus des incendies, les villageois ont été privés d’électricité. Quant à la Protection civile, elle a mis tous ses moyens. Mais ces derniers restent insuffisants pour lutter contre tant d’incendies déclarés dans toute la région.
À Draâ El-Mizan, une autre commune voisine d’Aït Yahia Moussa, ce sont les habitants du village d’Ichoukrène qui ont été encerclés par les flammes durant toute la journée de mardi et la nuit de mardi à mercredi. Dans cette localité, plus de mille oliviers sont partis en fumée. Les oléiculteurs qui attendaient une bonne récolte sont désespérés. Ainsi, ce début du mois de septembre a été particulièrement dévastateur plus que l’été. À Aïn Zaouïa, plus de soixante hectares ont subi le même sort. Si le thermomètre ne baisse pas dans les prochaines heures, la situation este à craindre car le problème du manque d’eau ressurgit. En somme, une rentrée sociale des plus explosives est attendue.
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