Ni règlement de comptes aux relents mafieux, sur fond de trafic de
drogue, ni un quelconque différend commercial qui aurait mal tourné.
L'armateur finlandais du cargo Arctic Sea, qui est porté disparu depuis
deux semaines dans l'Atlantique, vient de recevoir une demande de rançon.
Le chef du Bureau national
d'enquêtes de la police finlandaise, Jan Nyholm, cité par l'AFP, l'a assuré
samedi, sans cependant préciser le montant. Le bureau indique enquêter sur un
«détournement présumé», sans plus de précisions. Refusant de livrer plus de
détails sur le sort du bateau et de son équipage, il a mis en avant la
nécessité de «ne pas mettre l'enquête en péril », « la sécurité de chacun » et
l'ampleur désormais internationale de l'affaire, dans laquelle la Finlande
tient « en permanence informés plus de 20 pays ».
Sol Chart Management, la société
propriétaire du navire, n'a pas pu être joint immédiatement et ne s'est pas
exprimée sur le sujet.
Vendredi soir, le directeur de la
société, Viktor Matveïev, avait encore affirmé être «inquiet» pour l'équipage.
Mais il avait assuré ne rien savoir de ce qui était arrivé, se refusant à tout
commentaire sur des spéculations de la presse. Cette demande de rançon
intervient sur fond d'une grande polémique quant à la véritable localisation du
navire Arctic Sea. Le vraquier avait tour à tour été «aperçu» au large du
Portugal, ce que dément Lisbonne, puis dans un port espagnol, ce qui s'avère
faux. Plusieurs sources encore ont affirmé qu'il était localisé au large du
Cap-Vert, mais l'incertitude demeure. Selon le service d'informations des
armées françaises (Sirpa) mer, «la version la plus plausible, même si on n'en
est pas sûr à 100 %, c'est qu'il se trouve toujours au large du Cap-Vert». Les
autorités françaises nient avoir capté les signaux du cargo et affirment ne
disposer d'aucune information confirmant que le cargo disparu se trouve dans le
golfe de Gascogne, a déclaré à RIA Novosti un porte-parole de la base navale de
Brest. Samedi, un expert russe a évoqué un signal reçu en provenance de la
balise d'identification du navire dans le golfe de Gascogne.
Le capitaine de la Préfecture
maritime de l'Atlantique, Michel Guéda, a déclaré tenir la dernière information
sur le navire du service de presse du ministère français de la Défense. Selon
cette information - d'ailleurs non confirmée officiellement - l'Arctic Sea
aurait été retrouvé à 400 milles nautiques (740 km) au nord de l'île de Sao
Vicente. A son tour, le chef du phare des Baleines sur l'île de Ré et
responsable de la liaison avec les navires dans la région de La Rochelle a fait
savoir qu'il n'avait «aucune information» sur les coordonnées du cargo.
Par ailleurs, un navire de guerre
russe en provenance de Méditerranée se trouve actuellement dans l'Atlantique en
route vers le sud, «probablement» pour rejoindre le cargo. «Une petite frégate
russe qui se trouvait en Méditerranée a mis actuellement le cap vers le sud,
probablement pour aller à la rencontre de l'Arctic Sea», a expliqué à l'AFP le
capitaine Jérôme Baroé. Parallèlement, trois autres «petits bateaux de guerre»
qui se trouvaient également en Méditerranée remontent vers la mer Baltique en
passant par le golfe de Gascogne, a précisé le capitaine Baroé, ce qui explique
un signal détecté plus tôt dans cette zone. Un expert maritime russe, Mikhail
Voitenko, avait affirmé samedi matin sur son site Internet spécialisé que le
signal provenait du système de localisation de l'Arctic Sea. La veille, des
sources militaires capverdiennes avaient indiqué que le navire avait été
localisé à quelque 400 milles marins (740 km) des côtes d'une des îles de
l'archipel. Mais cette localisation n'avait pu être confirmée par l'ambassadeur
de Russie au Cap-Vert.
Le dernier contact avec le cargo
date du 31 juillet, soit 8 jours après qu'il ait quitté la Finlande avec une
cargaison de bois d'une valeur d'un peu plus d'un million d'euros destinée au
port de Béjaïa.
Pour sa part, la Sarl Compagnie
du bois Trading international, une Sarl basée à Alger, qui a commandé la
cargaison transportée par le cargo Arctic Sea, affirme que selon le contrat
commercial, la compagnie a un délai de deux mois à partir de la réception de la
marchandise, pour s'acquitter du montant de la facture et que « la cargaison est
sous la responsabilité de l'armateur».
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Posté Le : 16/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com