Hormis des tronçons de routes «truffés» de malfaçons et quelques inaugurations en grande pompe, la population n'a eu droit qu'à des promesses.
Les années se suivent et se ressemblent dans la wilaya de Jijel. Et pour cause, cette wilaya côtière aux potentialités indéniables ne fait, depuis des décennies déjà, que compter les ratages des ambitieux projets de développement qu'elle s'est fixée de réaliser. Ni dans le secteur touristique ni dans celui agricole ou industriel, Igilgili n'a fait que voir passer une année entière sans la moindre concrétisation d'un projet d'envergure. Hormis quelques tronçons de routes, réalisés avec des malfaçons, les exposant aux aléas des intempéries, ou des centres d'enfouissement techniques, inaugurés avec fracas médiatiques, Jijel a vainement attendu que quelque chose bouge à Bellara, à Djendjen, à la RN 77, dans les zone d'extension touristique ou même à 'la RN43. Cette dernière qui entame sa troisième année de chantier n'a pas encore livré les secrets des retards qu'elle ne cesse d'accumuler.
Entre El Kennar et El Milia, sur un tronçon de 35 km, les entreprises ont buté contre les entraves bureaucratiques et la faiblesse des moyens et des bureaux d'études qui ont tout retardé. En dépit de l'achèvement d'une bonne partie de la route, les ouvrages d'art prévus se sont avérés un morceau dur à mettre en place. Les responsables du secteur affirment que la société algérienne des ponts et des travaux d'art (SAPTA) est à pied d''uvre pour livrer ces chantiers d'ici le mois de juin 2012, mais le rythme des travaux laisse présager un autre retard. Sur le prolongement de la même route, le retard est encore énorme entre El Milia et les limites des frontières avec la wilaya de Skikda. Un segment de 13 km a tout bloqué et les travaux durent depuis ' juillet 2009, date de l'ouverture d'un premier lot d'un peu plus de 6 km qui n'a guère été achevé.
Le chantier du deuxième lot d'une même distance, ouvert au mois d'avril 2011, traîne lui aussi. Au centre d'une controverse et d'une hésitation qui en dit long sur les blocages qu'elle ne cesse d'affronter, Bellara est le site qui a fait couler beaucoup d'encre et recueilli le plus de déclarations de ministres, députés, sénateurs et walis. Tous ont été unanimes pour dire que cette année, bien évidemment celle qui vient de s'achever, sera la bonne pour faire démarrer la vieille illusion des Jijeliens. Au bout du compte ni les Qataris ni les Français ni Rebrab ne sont venus investir le moindre sou dans ce site. Pour 2012, on notera que les mêmes promesses sont à l'ordre du jour. L'autre vieux rêve qui remonte, selon un ex-sénateur, à la visite de Chadli Bendjedid dans la wilaya de Jijel'en 1982, concerne l'énigmatique RN77, baptisée pénétrante autoroutière. Elle devrait relier Jijel à l'autoroute Est-Ouest, au niveau d'El Eulma, dans la wilaya de Sétif, pour ensuite prendre connexion avec la grande route transsaharienne. Elle reste encore à l'état de fantasme.
Une consolation est cependant venue rappeler, au mois de novembre dernier, que la réalisation de cette route d'une centaine de kilomètres, en deux voies, est prise en charge. L'étude pour sa concrétisation a été lancée par un groupe algéro-canadien, qui doit, dans un délai de 18 mois, tracer les différentes variantes par lesquelles elle est supposée passer.
Le port de Djendjen, l'autre infrastructure d'importance stratégique, attend la réalisation de son terminal à containers et sa gare maritime.
Le premier projet, selon des informations distillées récemment, a été attribué à un consortium sud-coréen. Cette réalisation n'est, à vrai dire, destinée qu'à renforcer les capacités d'importations de ce port par où passe plus de 95% des véhicules importés. L'exportation est encore un rêve. Djendjen n'exporte pour le moment aucune marchandise.
Posté Le : 03/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouikri A
Source : www.elwatan.com