Algérie

Plusieurs projets bloqués



Plusieurs projets bloqués
Beaucoup de projets structurants à même d'insuffler un élan de développement à la wilaya restent otages des oppositions
Plusieurs secteurs n'ont, en effet, pas dépassé le seuil des 2% de consommation de budget.
«Le réseau d'assainissement de notre village n'a pas été réalisé depuis douze ans. Les citoyens du village d'en-bas refusent que la tuyauterie traverse leurs terres. Nous sommes vraiment pénalisés.» L'aveu est d'un villageois de la commune de Boudjima. Douze années n'ont pas suffit aux différentes assemblées élues dans cette commune pour aplanir le litige et amener les villageois à accepter de voir passer un réseau d'assainissement enseveli à plus de deux mètres en dessous de leurs terres.
«Nous avons, à maintes reprises essayé de convaincre les gens mais ils s'entêtent à refuser alors que les autres attendent toujours», avoue un élu de la même APC.
Le cas semble à première vue, anodin mais il ne l'est en fait pas du tout. Des situations similaires se comptent en milliers dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il en va des plus petites oppositions aux plus importantes. Les retards ne concernent, en effet, pas uniquement les réseaux d'assainissement.
Beaucoup de projets structurants à même d'insuffler un élan de développement à la wilaya restent otages des oppositions de plusieurs, voire d'un seul citoyen. L'on a relevé des cas qui durent depuis des décennies, sans parler des centaines d'autres oppositions qui bloquent le lancement de plusieurs projets de développement dont a bénéficié la wilaya de Tizi Ouzou.
Ces comportements sont, en grande partie, à l'actif des performances médiocres des différentes directions de la wilaya. Plusieurs secteurs n'ont en effet pas dépassé le seuil des 2% de consommation de budget.
Des chiffres qui montrent d'un côté l'étendue du massacre causé par ce comportement citoyen mais qui n'enlève rien à la sentence du wali qui a qualifié certains directeurs de secteur d'incompétents. Pour illustrer les ravages et pointer du doigt les responsabilités, plusieurs cas ont été relevés comme exemples, car les oppositions se comptent par milliers de la plus petite à la plus grande.
L'automobiliste dans n'importe quel chemin à travers les communes observe aisément que les réseaux d'alimentation en eau potable et en gaz de ville suivent obstinément les contours de la route. L'esprit le plus simple constaterait que les services concernés auraient dû faire l'économie de plusieurs milliards en faisant des tracés droits. Mais, en fait, cette possibilité est rendue impossible par plusieurs oppositions de citoyens. Les services concernés, pour éviter des litiges du genre, préfèrent suivre les routes sinueuses bien sûr, avec des rallonges budgétaires faramineuses.
Par ailleurs, ce phénomène très nocif pour le développement local, se trouve très ancré dans les us et coutumes.
Lors d'une conférence de presse, le directeur de la Sonelgaz de Tizi Ouzou avait révélé un cas d'opposition édifiant et défiant tout entendement humain.
En fait, la région littorale de la wilaya souffre d'un manque en débit d'électricité à cause de l'opposition d'un citoyen de Tala Athmane dont le terrain allait accueillir l'ouvrage de la société. Invraisemblable: l'opposition demeure depuis 1984. Un autre cas révèle une autre situation qui continue de sanctionner l'unique vocation du littoral, le tourisme. En effet, les touristes, depuis l'indépendance, se plaignent du manque d'eau potable à Tigzirt.
Les pouvoirs publics, après avoir alloué un budget spécial, se retrouvent en face de l'opposition d'un citoyen de Makouda qui refusait de voir le réseau passer par son terrain, même enterré à plusieurs mètres de profondeur. Et, Tigzirt, l'antique cité romaine, demeure sans eau. Toujours au même chapitre, les oppositions retardent dramatiquement l'ambitieux projet d'alimentation des communes en gaz de ville. Alors que les populations ont souffert le martyre durant les tempêtes de neige du mois de février dernier pour dénicher une bonbone, des chantiers d'alimentation en gaz de ville étaient à l'arrêt à cause des oppositions d'autres citoyens.
Enfin, il serait sans doute inutile de citer des milliers d'exemples du genre. Mais, il est plus que nécessaire d'aborder le problème du développement sous plusieurs angles. L'argent, à lui seul, ne suffit pas pour relancer une machine grippée.
Un encadrement compétent est nécessaire pour venir à bout de ces entraves. Mais aussi, les citoyens sont vivement invités à «un peu» d'autocritique et l'examen de soi. Le développement n'est pas uniquement une question de moyens financiers mais aussi de prédispositions sociologique et intellectuelle.
Ces deux dernières conditions sont aussi à même de pallier un manque de volonté des pouvoirs publics.
Car, si volonté il y a, une loi obligeant les citoyens à céder leurs terres moyennant des indemnisations justes n'est pas difficile à décréter.




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