Plusieurs marches hostiles au référendum

Plusieurs municipalités de la wilaya de Béjaïa ont vibré, dans la matinée de ce samedi, au rythme de marches pacifiques pour le «rejet» du référendum sur la révision de la Constitution attendu pour aujourd'hui, le 1er Novembre, coïncidant avec le 66e anniversaire du déclenchement de la Révolution pour la libération du pays.La rue s'est, en effet, enflammée à Kherrata, Souk El Tenine, Aokas, Taskriout sur la côte-est béjaouie et à travers les localités d'Ouzellaguen, Seddouk et Béni Maouche dans la vallée de la Soummam où des milliers de personnes ont battu le pavé pour dire «Non» au référendum sur la révision de la Constitution et réitérer par la même occasion l'exigence de la libération de l'ensemble des détenus d'opinion.
Les manifestants qui ont défilé à travers les principales artères de ces localités ont scandé des slogans rejetant le référendum et réclamant le départ du système et la mise en place «d'une transition démocratique». À Amizour, un imposant rassemblement populaire ponctué par un meeting a été organisé sous les mêmes mots d'ordre de «rejet» du référendum. Les manifestants se sont dirigés au terme du rassemblement vers le siège de l'APC d'Amizour pour s'emparer des bulletins de vote et autres prospectus publicitaires pour les incendier sur la voie publique. Le même climat de forte tension est aussi observé à Béni Maouche, Taskriout , où les manifestants ont saccagé les urnes avant d'incendier les bulletins de vote sous les cris «ulac l'vote ulac». Dans la deuxième plus importante daïra de la wilaya, Akbou, des manifestants ont aussi assiégé le siège de la commission de surveillance des élections se trouvant en face du siège de l'APC pour détruire les bulletins de vote et autres prospectus appelant au vote. Dans la commune de Tinebdar, des manifestants ont également pris pour cible le siège de l'APC pour détruire les prospectus publicitaires et les bulletins de vote dans l'après-midi de vendredi. Il convient de signaler que les forces de l'ordre n'ont à aucun moment intervenu.
Après la destruction des urnes et les bulletins de vote, les manifestants se sont dispersés dans le calme dans toutes les localités secouées par ces manifestations.
A. Kersani