Algérie

Plusieurs localités de nouveau isolées



Les communes de Haute-Kabylie sont les plus touchées par cette nouvelle tempête de neige, qui n'a cessé de tomber depuis
dimanche soir. Des villageois que nous avons contactés précisent que les manques commencent à  se faire sentir de nouveau, notamment pour ce qui est des produits de première nécessité comme le lait et le pain. «Même si les commerçants se sont approvisionnés à  la faveur de l'ouverture partielle des  l'axes principaux, le manque  se faire sentir car les routes sont maintenant bloquées. On redoute un autre enclavement et on craint aussi de vivre les mêmes épreuves que la semaine dernière. Une superette s'est vidée, dimanche, en deux heures.  Le propriétaire a dû fermer car il n'avait  plus rien à  servir. La population fait, seule, face à  la tempête de neige. Ce qui a été promis par les pouvoirs publics n'est que de la poudre aux yeux. Il n'y a ni engins de l'armée ni moyens de l'administration. Ce sont des particuliers qui procèdent toujours au déneigement. Des industriels nous ont envoyé du lait et des produits alimentaires», affirme un citoyen de Aïn El Hammam, qui ajoute que le cauchemar du gaz butane continue à  tarauder les esprits des villageois. Dans la commune d'Akbil, le président de l'APC nous a expliqué que le retour des intempéries a mis les travailleurs et les villageois en état d'alerte pour parer à  toute éventualité. «Nous essayons de dégager  les routes  pour éviter d'être dépassés comme la première fois. Il y a toujours la mobilisation des habitants aussi bien au niveau du chef-lieu de la commune que dans les villages», nous a confié Ahmed Saïd Boudjemâa. A Aït Zikki, le retour de la neige contraint tous les villageois de la commune à  sombrer dans un nouvel isolement. «Certes, la situation commençait  à  s'améliorer samedi, avec l'ouverture de l'axe principal, mais les autres voies de communication sont toujours obstruées. Les moyens de l'ANP ne sont pas encore arrivés. Nous avons reçu quelques engins de la direction des travaux publics, après sept jours d'isolement, mais ils sont bloqués. Ils n'ont même pas pu  monter vers les villages  pour déneiger. Maintenant, c'est le retour à  la case départ. La commune est coupée du reste de la planète», précise M. Amara. Les villageois font face à  des rudes épreuves aussi à  Aït Reggane, dans la commune d'Agouni Gueghrane, aux Ouadhias, à  60 km au sud de Tizi Ouzou. La population, en comptant seulement sur ses efforts, arrive difficilement à  voir le bout du tunnel. L'accès principal desservant cette localité, qui regroupe sept villages et hameaux, est dégagé mais il est difficilement carrossable en raison du verglas. «On demande aux automobilistes de ne pas l'emprunter parce qu'il y a à  tout moment des risques d'accident. Mais, il faut savoir que les Ath  Reggane sont carrément laissés-pour-compte, sans aucune intervention de l'Etat, alors qu'ils ont plusieurs fois lancé des cris de détresse. Maintenant, on risque de revivre encore la même situation», dit Mourad, qui rappelle que la pénurie de gaz butane, en cette période de froid glacial, persiste toujours dans ces villages.
 


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