Algérie

Plusieurs dizaines d'Algériens auraient bénéficié de fausses identités Trafic de faux papiers en France



Plusieurs dizaines d'Algériens auraient bénéficié de fausses identités                                    Trafic de faux papiers en France
Le procès d'un des plus gros trafics de faux papiers démantelés en France, impliquant un agent du consulat d'Algérie à Bobigny et une employée de la préfecture de Paris, s'est ouvert hier à Lyon.
Paris.
De notre correspondant
L'affaire avait démarré il y a quatre ans par un appel anonyme à la police de l'air et des frontières de Lyon, dénonçant un certain Boumediene Medina, de nationalité algérienne et en situation irrégulière sur le territoire national, comme étant le détenteur d'un faux passeport français qui aurait fourni des faux documents à des compatriotes. Des extraits d'acte de naissance portant 15 identités avaient été retrouvés chez lui. Les enquêteurs ont mis au jour deux filières distinctes travaillant de manière coordonnée, à l'origine de la constitution de centaines de dossiers en vue d'obtenir des passeports français, au nom de ressortissants français d'origine algérienne, morts ou en vie, avec des identités véritables ou imaginaires.
Filières cloisonnées. La première filière commandait des identités véritables de ressortissants français d'origine algérienne à des fonctionnaires algériens corrompus et remettaient à des Algériens en situation irrégulière des packs de documents constitués de vrais extraits d'acte de naissance et de fausses factures EDF prouvant une domiciliation en France.
La seconde vendait des documents contrefaits. Les prix s'échelonnaient par dossier entre 7000 et 12 000 euros, sommes qui étaient partagées entre les faussaires, les intermédiaires et les chefs de filière. Un rabatteur de clients algériens en Suisse et Grande-Bretagne est également poursuivi, ainsi qu'un intermédiaire qui touchait de l'argent de Grande-Bretagne et de Suède.
C'est bien vous ' En êtes-vous sûr '
Une partie des 23 prévenus seulement s'est présentée hier devant le tribunal correctionnel. Son président a souligné qu'«une incertitude pèse sur l'identité» de 21 d'entre eux, puisqu'ils détiennent pour la plupart des papiers authentiques, mais obtenus sur la base de faux. «C'est bien vous ' En êtes-vous sûr '», a-t-il demandé à maintes reprises à l'audience, alors qu'il sera difficile de condamner ces personnes en cas de faux état civil.
La plupart des prévenus, sous contrôle judiciaire, ont reconnu une partie des faits, minimisant leur participation. Ainsi, l'ancien fonctionnaire du consulat d'Algérie à Bobigny a admis avoir accéléré des dossiers, et une femme agent de l'antenne de la préfecture dans le XVIIIe arrondissement de Paris a avoué avoir aidé à délivrer des passeports contre rémunération pour payer les soins de sa s'ur handicapée.
La défense compte insister sur l'aspect humanitaire. «Les faux papiers ont été faits de façon ponctuelle, souvent face à des situations humaines difficiles», relève un avocat.


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