Algérie

Plusieurs chômeurs arrêtés Le «rassemblement de la dignité» devant la présidence empêché



Plusieurs chômeurs arrêtés                                    Le «rassemblement de la dignité» devant la présidence empêché
Le rassemblement devant la présidence, auquel a appelé le comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) n'a pas eu lieu.
Plusieurs chômeurs qui ont réussi à atteindre El Mouradia hier matin ont été «cueillis» par l'impressionnant dispositif de sécurité déployé sur place et ont été conduits dans divers commissariats, avons-nous appris auprès de Samir Larabi, porte-parole du CNDDC qui faisait partie des personnes arrêtées.
«J'ai été arrêté au même titre que 25 autres animateurs du comité», nous raconte Samir Larabi, affirmant qu'une fois conduit avec quelques-uns de ses collègues au commissariat d'El Mouradia, ils ont été emmenés en voiture vers Alger-centre pour ensuite être relâchés.
«Nous avons été arrêtés dès notre arrivée à El Mouradia», précise notre interlocuteur qui affirme que les autres jeunes animateurs ont été conduits vers d'autres commissariats, notamment ceux de Smar et du 1er mai. «Ils sont toujours en détention», affirmera dans la foulée Samir Larabi. Parmi eux, l'on citera Tahar Belabbès, un autre porte-parole du comité, et Madani Madani, membre actif de la Ligue des droits de l'homme (LADDH) section de Ouargla et membre actif du comité.
«Aucune nouvelle d'eux pour l'instant», nous a confirmé hier après-midi notre interlocuteur qui ajoute toutefois qu'ils pourraient être relâchés dans la soirée. Pour Samir Larabi, les chômeurs arrêtés et qui commençaient à former des petits groupes ont été embarqués dans des commissariats différents «pour nous empêcher de revenir à la charge».
Il faut préciser que tôt dans la matinée, 7 membres du comité avaient été arrêtés à la sortie de la maison des syndicats à Dar El Beida où ils avaient passé la nuit. Ils avaient été relâchés quelques instants plus tard. Lors de notre déplacement sur les lieux où est prévu le rassemblement, nous avons constaté le déploiement intense des services de police en tenue mais aussi en civil. Tous les accès sont méticuleusement «gardés», avons-nous également constaté.
Quelques passants nous ont affirmé avoir été interpellés «pour contrôle d'identité» et des citoyens qui descendaient des bus nous ont confirmé les mêmes propos. «Des policiers sont montés dans le bus de la RSTA pour contrôle d'identité», nous affirme un voyageur qui venait de descendre du bus n° 54 en provenance de la place Audin.
Le bureau exécutif du CNDDC exige leur libération inconditionnelle et immédiate
Le bureau exécutif du Comité national pour la défense des droits des chômeurs qui appelle dans une première déclaration l'ensemble des organisations syndicales et associations à se solidariser avec eux afin de «rendre la question de la lutte contre le chômage et la précarité de l'emploi une priorité dans les campagnes à venir» dénonce dans un deuxième communiqué «une véritable chasse aux chômeurs au niveau de la présidence, par les mêmes services de police qui ont arrêté, à 7h15, 7 membres du comité avant de les relâcher».
Le CNDDC considère dans la foulée qu'«au lieu de satisfaire nos revendications les plus légitimes, les pouvoirs publics préfèrent réprimer et user d'une politique de violence et d'intimidation policière pour annihiler toute tentative d'organisation sociale». Cette «politique répressive» est pour les membres du comité «une grave entrave à la dignité humaine et aux droits à l'organisation et à l'expression consacrés par les textes fondamentaux de la République».
Le bureau exécutif du CNDDC exige par ailleurs, «la libération immédiate et inconditionnelle de ceux qui n'ont à se reprocher que le fait de lutter contre la fatalité du chômage pour un travail décent et une vie digne». Le Rassemblement action jeunesse (RAJ), dont les membres qui tentaient le 5 octobre de manifester à Alger ont été «interpellés», puis reconduits «à la gare routière pour rejoindre leurs domiciles», comme nous l'expliquait hier l'ancien président et actuel secrétaire au FFS chargé des mouvements sociaux,
Hakim Addad, tient également à dénoncer «le comportement des autorités (') et les interpellations qui ont eu lieu hier comme aujourd'hui». Notons enfin que les revendications du comité des chômeurs sont entre autres l'attribution d'une allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG, un travail décent pour tous, l'attribution d'une assurance sociale pour les chômeurs, l'association de leurs comités dans l'élaboration
d'une politique de l'emploi ou encore la suppression du service militaire, dont la durée devrait être ramenée à 6 mois pour les plus de 25 ans. Depuis la création du comité le 6 janvier dernier, plusieurs de ses membres ont été interpellés à chaque fois qu'ils organisent une manifestation. Des peines de prison, rappelons-le, ont été prononcées contre deux chômeurs de Ouargla qui tentaient de s'immoler par le feu.


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