Algérie

Plusieurs blessés et des édifices saccagés Violentes émeutes à Ouargla



L'affichage d'une liste de bénéficiaires de logements sociaux a provoqué la colère à Ouargla. La population locale ne mettra pas beaucoup de temps pour montrer les premiers signes de rejet de cette liste où il est constaté «une prééminence de personnes étrangères et beaucoup de jeunes filles parmi les bénéficiaires».
Par dizaines, des jeunes contrariés investissent la rue pour protester contre cette opération des plus attendues par la population, puisque l'APC de Ouargla n'en a pas connu de semblable depuis des années, confient des sources fiables. La manifestation a vite pris l'ampleur d'une émeute violente au centre-ville, transformé en véritable terrain d'affrontement entre manifestants et forces de l'ordre.
L'émeute a d'abord éclaté durant la matinée de mercredi dernier, charriant dans son sillage quelques actes de violence à l'exemple des saccages des bureaux de la daïra, dont certains ont été mis à feu. Pour faire face aux jeunes manifestants surexcités, les policiers ont fait usage durant la journée de mercredi d'une utilisation massive de gaz lacrymogènes, ce qui a probablement aidé à faire cesser les affrontements.
Des affrontements jusqu'à 3h du matin
Le lendemain jeudi (ndlr, avant hier), il a suffi d'un rassemblement de quelques habitants au centre de la ville pour que l'émeute éclate de nouveau, cette fois avec une multiplication d'actes de violence aux conséquences graves. Des blessés en grand nombre ont été recensés dans les deux camps belligérants engagés dans un affrontement qui a duré tard dans la nuit de jeudi à vendredi. «Les affrontements n'ont cessé qu'aux environs de 3 h du matin», nous a certifié une source locale.
Un décor apocalyptique a caractérisé la ville de Ouargla durant toute la journée de jeudi, et que notre source a décrit de la manière suivante :
«Plusieurs édifices publics ont été dévastés, des dizaines de véhicules incendiés, des barricades et des tas de cailloux jonchaient les artères de la ville sous un ciel noirci par la fumée que dégageaient les pneus brûlés. Au lancement de gaz lacrymogènes dont faisait usage les forces des l'ordre, les manifestants répondaient par des cocktails Molotov et des jets de pierres».
Jeudi en fin de journée, le wali de Ouargla a annoncé le gel de la liste controversée des bénéficiaires de logements, informe encore notre interlocuteur, précisant que cette décision n'a pas eu raison de la colère des émeutiers.
Plusieurs institutions ciblées
En plus de la daïra dont le siège a déjà fait l'objet d'un premier assaut mercredi par des jeunes en furie, ces derniers s'en sont pris jeudi aux sièges de Mobilis, de la Cnep Banque et de la direction de l'éducation, informe encore notre source. «Ces édifices ont été pour la plupart saccagés et pillés», a-t-on ajouté.
Les émeutiers ont également tenté vainement de s'introduire à l'agence régionale de Mobilis, ainsi que dans les locaux du central numérique d'Algérie Télécom. «Ils ont été repoussés par les forces de l'ordre déployées en renfort», précise encore notre source. En termes d'effectifs, la totalité des policiers dont dispose la sûreté de wilaya de Ouargla a été mobilisée pour faire face aux émeutiers. Hier matin, un calme précaire a prévalu à Ouargla, mais la certitude que les émeutes ne reprendront pas était loin d'être acquise, a conclu notre source.


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