Algérie

Plus de soixante: nouveau-nés retrouvés abandonnés en 2010



Plus de soixante nouveau-nés ont été découverts abandonnés dans les rues de la wilaya d'Oran au cours de l'année 2010. Certains bébés ont été découverts en état de décomposition très avancée, mutilés, morts par strangulation ou d'hypothermie. Le cas le plus stupéfiant est celui d'une jeune maman et son nouveau-né découverts en état de décomposition très avancée au niveau de la forêt des Lions dans la localité de Sidi Benyebka, en mai dernier. Quelques semaines auparavant, le cadavre d'un nouveau-né de sexe masculin a été découvert dans une valise devant un bain maure (Hammam) à Sidi El-Bachir. Les autres ont été découverts dans des décharges et gares routières, entre autres. Ce sujet est rarement évoqué en Algérie, car une grossesse illégitime, qui constitue un tabou sur le plan social, est également un péché du côté religieux. Or, le nombre des enfants nés de relations hors mariage ne cesse d'augmenter. A Oran, la situation est devenue plus que jamais inquiétante. Des nouveau-nés sans vie sont souvent découverts par les services de la Gendarmerie nationale ou de la police. Mais cela n'explique en rien l'assassinat. Selon la direction de l'action sociale, en moyenne entre 250 à 300 enfants sont annuellement placés dans la pouponnière d'Oran. En fait, ce chiffre ne concerne que les plus «privilégiés» d'entre les nouveau-nés abandonnés, à savoir ceux laissés dans les maternités ou encore ceux déposés volontairement par leurs mamans célibataires au siège même de la pouponnière. Ces chiffres ne reflètent aucunement l'ampleur de la réalité, puisque beaucoup d'enfants périssent dans les ruelles de la ville. Selon des sociologues, ce phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années pour diverses raisons : la pauvreté qui a poussé des jeunes filles à la prostitution, l'ouverture médiatique, la moyenne d'âge du mariage qui dépasse les 28 ans pour les filles et 33 ans pour les garçons, ce qui les pousse à chercher des relations hors mariage, car ils n'ont aucune perspective de pouvoir fonder un jour un foyer à cause notamment de la crise du logement et du problème du chômage. Abandonner sa progéniture n'est pas une décision facile pour une mère. Certaines femmes, notamment les mères célibataires, rejettent leurs enfants de peur d'être rejetées par leurs familles et par la société. Cependant, par manque d'information, les mères célibataires, de crainte d'être reconnues et identifiées, au lieu de s'adresser au centre d'accueil des enfants ou aux pouponnières, préfèrent abandonner leurs progénitures dans la rue. Toutefois, les services concernés (pouponnière ou centre d'accueil) se portent garants de la discrétion pour tout ce qui touche à l'identification de la mère biologique.




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