Plus de place aux calculs, les Verts doivent jouer leur football

Difficile de comprendre les raisons pour lesquels tous les Algériens semblent exulter au lendemain de la rencontre ayant opposé les Russes aux Coréens et, laquelle faut-il le rappeler, s'est soldée par un nul.Ce partage des points sur lequel semble spéculer les spécialistes s'est pourtant soldé sur le score d'un but de part et d'autre, ce qui déjà semble donner une idée sur la propension des deux formations à jouer de l'avant dans la mesure où les réalisations l'ont été sur des phases de jeu et non pas sur une aléatoire balle arrêtée. De fait, les deux équipes se sont montrées offensivement agressives et surtout rapides, notamment l'équipe coréenne. Une capacité à se déplacer par vagues successives dès que le ballon est récupéré alors que les Russes progressent plus lentement certes mais avec une plus grande cohérence technique et tactique avec en sus plus de lucidité dans la conclusion aux alentours des vingt derniers mètres. Sans que ces indicateurs n'aient à diminuer des chances de la sélection nationale face à leurs prochains adversaires, loin s'en faut même tant les Verts sont désormais acculés à positiver la suite de leur parcours dans ce mondial mais tout cela ne doit pas empêcher coach Vahid à mettre en place une stratégie dont l'objectif serait de ne prendre que les trois et rien que les trois points. Un nul aussi flatteur, pourrait-il paraître, n'arrangerait pas les affaires de la sélection nationale pour la simple raison que nul n'ignore la fragilité de ses éléments lors des grands rendez-vous, à l'exception des rencontres amicales, lesquelles est-il encore une fois nécessaire de le souligner ont rarement constitué un élément fiable d'appréciation. Bien au contraire, ils se sont avérés trompeurs dans la majorité des cas.Quoiqu'il en soit, Russes et Coréens vont s'affronter avec la ferme conviction pour chacun des deux de gagner sachant qu'une victoire ne peut que conduire au passage au deuxième tour. Ce qui bien entendu ne réduit pas seulement les chances des Verts de le faire (passer au deuxième tour) mais littéralement d'anticiper le retour au pays. Ce qui est pour le moins dommage au vu de ce que Feghouli et ses coéquipiers ont pu montrer lors du premier match. Il est incontestable que les potentialités existent, que Vahid Halilhodzic est sans doute le coach le plus indiqué pour relever le challenge et donc qu'il suffirait que l'alchimie fonctionne pour que la mayonnaise porte et enfin que cette question de passage au deuxième tour ne soit qu'une formalité au lieude l'impossible pari auquel les plus réalistes parmi les Algériens sont prêts à prendre.Parce qu'ils n'ont nourri aucun calcul en 82 et 86, Fergani et les autres ont non seulement donné des sueurs froides à leurs adversaires et au minimum ridiculisé les Allemands mais ont tout aussi conquis les puristes étrangers du football. Tout ça par la qualité du football produit et encore plus par l'audace d'une bande de jeunes qui n'avaient rien d'autre qu'à se faire plaisir sur un terrain.A. L.