? Véritable joyau architectural, le Mon Château, qui a été construit avec amour par le comte Maraval au temps de l'administration coloniale pour en faire sa résidence secondaire, fait regrettablement peine à voir aujourd'hui et suscite un pincement au coeur chez les anciens riverains de la localité de Claire-Fontaine. Le Mon Château, qui a été cédé gratuitement à la municipalité d'Aïn El-Turck dans le but de s'autofinancer dans les volets de l'entretien de la voirie, de l'éclairage public, de la collecte des ordures, de l'aménagement des espaces verts, et bien d'autres tâches, tombe lamentablement en ruine dans la totale indifférence des uns et des autres. Et pourtant rien ne prédisait une telle décadence pour ce joyau au milieu des années 1960 quand la jeunesse oranaise a découvert le bluesman Vigon, qui a admirablement animé les soirées dansantes dans cette prestigieuse résidence balnéaire entre 1967 et 1969. Les Oranais nostalgiques ont toujours en mémoire le duo de choc Vigon/Johnny Halliday, qui a émerveillé les présents à cette époque au Mon Château où la piscine constituait un véritable parc d'attraction. Toujours est-il qu'après avoir connu diverses fortunes, le Mon Château a été cédé à la concession deux années auparavant par la précédente APC, au profit de la compagnie de navigation aérienne Air Algérie aux fins d'exploitation en tant que centre familial pour les salariés de l'entreprise contractante. Vers la fin des années 90, l'ancien gérant du Fort Lamoune, qui faisait office de boite de nuit, sera déplacé à titre compensatoire, suite à la réquisition de ce fort par le ministère de la Défense, vers Mon Château, qu'il destinera à la même activité. L'APC d'Aïn El-Turck d'alors engagera en 2002 une procédure judiciaire pour la récupération de la résidence Mon Château, et finira par obtenir l'expulsion de l'occupant. Il sera depuis, livré aux actes de vandalisme et aux mignardises de la nature et se transformera comme lieu de rencontres et de beuveries pour les marginaux en subissant de profonds dommages dans sa structure et sa fondation. Deux ans après avoir été cédée à la concession par la précédente APC, la prestigieuse résidence Mon Château tombe en ruine, sans pour autant susciter une quelconque réaction. Il importe de rappeler qu'un accord a été conclu pour la concession de Mon Château entre la commune d'Aïn El-Turck et des représentants d'Air Algérie, en présence d'un responsable des services concernés de la wilaya d'Oran de l'époque d'un montant de 500 millions de centimes par an pour un bail de 32 ans. Le P/APC d'Aïn El-Turck de l'époque, M. Tebak Ali en l'occurrence, a fait remarquer que «cette concession est destinée à renflouer les caisses de la commune, et ce pour son propre autofinancement et devrait permettre ainsi de financer des opérations de réhabilitation de la voirie, de l'éclairage public, de la création d'espaces de convergence et de nettoyage des plages de la municipalité (information rapportée à l'époque par Le Quotidien d'Oran). Il était prévu que la résidence Mon Château soit transformée en un centre de colonie de vacances, équipé de toutes les commodités adéquates, ainsi que l'aménagement d'un espace pour la réalisation d'un centre de thalassothérapie, et ce après une étude de faisabilité qui devrait être effectuée pour décider de l'entame des travaux de ce grand projet d'utilité publique. Il est regrettable de constater aujourd'hui, plus de deux ans après sa concession, que ces travaux d'aménagement et de restauration n'ont toujours pas été lancés et la résidence Mon Château végète ainsi dans le sordide le plus exécrable.
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Posté Le : 25/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com