Algérie

Plus de 900 mercenaires syriens en soutien à Haftar


La Russie avait envoyé en mai des centaines de mercenaires en Libye pour soutenir l'Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par Khalifa Haftar, face à la montée en puissance des forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA), en passe de reprendre le contrôle sur la plupart des territoires libyens. Selon l'agence de presse Reuters, citant hier des sources de l'opposition syrienne, "la compagnie Wagner a recruté dans la ville de Homs (Syrie) plus de 300 Syriens déployés aujourd'hui en Libye et dont beaucoup seraient issus de l'armée syrienne libre, alors que 320 autres combattants sont venus du sud-ouest de la Syrie, en renfort aux forces de Khalifa Haftar, avec des salaires variant entre 1 000 à 2 000 dollars par mois".La source citée par Reuters a expliqué que le rythme des recrutements de ces mercenaires a connu une augmentation croissante ces dernières semaines, "avec l'intensification des combats en Libye et le calme de la guerre en Syrie". La Russie qui soutient Khalifa Haftar a toujours nié recruter des mercenaires pour être envoyés en Libye. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 900 combattants syriens ont été recrutés en mai pour limiter les dégâts face aux multiples succès du GNA qui a chassé les forces de Haftar de la Tripolitaine notamment et de la ville de Tarhounah, la semaine dernière.
Par ailleurs, le Gouvernement d'union nationale mène depuis samedi une autre opération d'envergure pour la reprise des mains de Khalifa Haftar la ville stratégique de Syrte et ce malgré la proposition, le jour même, du président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, soutien du général Khalifa Haftar, d'une nouvelle initiative politique pour une sortie de crise en Libye, comportant un cessez-le-feu et l'élection d'un nouveau Conseil présidentiel, sous l'égide de l'ONU.
Pour le GNA, dirigé par Fayez Al-Serradj, le contrôle de la ville de Syrte revêt un caractère primordial puisqu'elle lui ouvrirait les portes des terminaux pétroliers sous la main de Khalifa Haftar depuis 2011. C'est la porte d'entrée ouest du croissant pétrolier, situé au centre de la côte libyenne et qui regroupe les principaux terminaux pétroliers.
Pour l'armée de Haftar, en revanche, la perte de Syrte signifierait la perte d'une base arrière servant à faire peser une menace constante sur la cité ennemie de Misrata, à 250 km à l'ouest, dont sont issus les principaux groupes armés pro-Tripoli. Contrôler la ville, c'est donc prendre un ascendant territorial. La ville est également le fief des Kadadhfa, la tribu de l'ancien dirigeant Moyaamar El-Kadhafi. Leur soutien continue de constituer une force sociale et tribale importante malgré la chute de leur héros.

Karim BENAMAR
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