Plus de 8 millions d’élèves attendus aujourd’hui

Une rentrée scolaire à coups de subventions C’est ce matin, à 9h30, que le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, présidera la traditionnelle cérémonie solennelle de la rentrée scolaire à la bibliothèque nationale sise à El Hamma, Alger. Rachid Benaïssa, ministre de l’Agri-culture et du Développement rural, participera à cette cérémonie de la rentrée scolaire 2008/2009, placée sous le thème de «l’arbre». Si le gouvernement donne ainsi l’exemple en matière de prise de conscience de la préoccupation environnementale, il faut savoir que ce n’est là que l’arbre qui cache la forêt d’une rentrée difficile pour les parents, pour qui cet événement est chronologiquement placé entre le début de Ramadhan et l’Aïd el-Fitr. C’est donc une rentrée particulièrement éprouvante pour les budgets des ménages, soumis à des obligations certaines et parfois, aussi en matière d’achats, à des arbitrages pas toujours faciles à faire. A en croire l’actualité, la réussite, quoique relative de cette rentrée, n’aurait pu être espérée sans le concours de l’Etat, par l’entremise de ses mécanismes de solidarité. Cela dénote d’une manière, on ne peut plus claire, du niveau de vie actuel des Algériens et rétablit, par la réalité sociale, la vérité quant aux discours triomphalistes et les chiffres peu crédibles sur l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages et du recul de la pauvreté. Cette situation qui n’est pas nouvelle, s’aggravant d’année en année, démontre d’abord le souci du président de la République de ne pas abandonner à leur sort les familles nécessiteuses, comme celui d’appliquer le droit constitutionnel de l’instruction pour tous. Mais le niveau d’intervention du gouvernement pour aider autant d’élèves à aller en classe pose la question de l’efficacité des réformes libérales menées depuis les deux dernières décennies. En fait, le débat de l’heure est celui de savoir comment l’Algérie a abandonné l’orientation socialiste pour se retrouver, vingt ans plus tard, à résoudre l’attente sociale par les vieilles recettes de l’Etat providence? Ainsi, cette année, le chiffre record de 3,4 millions d’élèves issus de familles à faible revenu bénéficieront d’une prime (3000 dinars), de la gratuité des livres, de la cantine scolaire, ainsi que du transport dans les zones enclavées. De source officielle, l’aide sociale aux élèves a nécessité la mobilisation de 30 milliards de dinars. L’on compte pas moins de 2,8 millions d’élèves devant s’attabler gratuitement dans les cantines scolaires durant l’année qui commence. Dans les wilayas des Hauts-plateaux et les wilayas frontalières, ce taux avoisine les 100%. En outre, 700.000 élèves bénéficieront du transport gratuit, alors qu’il est attendu dans cette perspective que 1.300 bus soient prochainement acquis pour renforcer une flotte de transport scolaire totalisant 2.700 bus, outre les 1.300 autres octroyés par le ministère de l’Intérieur à un certain nombre de communes. Pour parvenir à concrétiser cet effort de nature sociale, le gouvernement a dû débloquer 6,5 milliards de dinars (soir 1 milliard de dinars de plus que l’an dernier) pour subventionner les livres aux élèves issus des familles démunies. L’autre nouveauté, c’est que les élèves de première année d’enseignement primaire et ceux du préscolaire auront droit à la gratuité du livre scolaire, alors que seront distribués des cartes aux élèves démunis avec lesquelles ils pourront avoir droit à la fois à la gratuité des livres, à la cantine et au transport. Ce soutien de l’Etat, à coups de subventions, qui rappelle les années 1970, est en soi un effort budgétaire record qui n’a pas manqué d’être souligné par les responsables du secteur lors des dernières réunions de préparation de la rentrée scolaire. Amine B.