Algérie

Plus de 7000 migrants renvoyés en Libye depuis janvier



Les migrants renvoyés en Libye sont systématiquement jetés en prison.Certains sont carrément portés disparus, selon l'Organisation internationale des migrations.
Le renvoi de migrants irréguliers dans une Libye en guerre se poursuit toujours avec au moins 7000 personnes renvoyées depuis le début de l'année, selon le dernier bilan non exhaustif établi par l'OIM (Organisation internationale des migrations). "Plus de 7000 migrants ont été renvoyés en Libye cette année", lit-on dans un tweet de l'OIM, soulignant qu'"aujourd'hui (hier), 23 migrants, dont deux femmes et un enfant, ont été renvoyés en Libye par les gardes-côtes".
L'OIM précise que son personnel en Libye a fourni à ces nouveaux migrants une aide d'urgence, selon toujours le même tweet. L'organisation onusienne affirme que la plupart des migrants renvoyés en Libye sont en détention dans des prisons surpeuplées et manquant de la moindre condition de vie et d'hygiène, surtout en ce contexte de propagation de la pandémie de coronavirus dans ce pays, en guerre depuis 2011.
Pis encore, de nombreux migrants sont portés sur la liste des disparus, après leur interception en plein milieu de la Méditerranée par les gardes-côtes libyens ou secourus sur les eaux internationales. L'OIM déplore le renvoi en Libye entre le 4 et le 9 août d'au moins 141 migrants irréguliers, après l'interception de leurs barques en Méditerranée, en dépit de la multiplication de ses appels et de ceux des ONG à cesser cette pratique, en violation du droit international et en faisant fi de la situation qui prévaut dans ce pays, surtout depuis une année et demie, avec l'aggravation des violences armées entre belligérants libyens.
Pour sa part, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a fait état hier d'une opération de secours d'"environ 20 personnes, pour la plupart des Marocains", qui avaient essayé de rejoindre la côte européenne cette semaine, rappelant que "la Libye n'est pas un port sûr", dans un tweet en début d'après-midi.
"Environ 20 personnes, pour la plupart des Marocains, essayant de rejoindre l'Italie sur ce petit bateau, ont été interceptées par les gardes-côtes libyens et amenées au port naval de Tripoli. Ils étaient partis de Zwara deux jours plus tôt", affirme le tweet de l'UNHCR. Les violences armées ont profité aux réseaux de passeurs pour reprendre ou intensifier leurs activités, parfois avec la complicité des milices locales et certains gardes-côtes qui se sont impliqués dans ce commerce juteux.
Ce pourquoi l'OIM a encore appelé l'Union européenne à agir pour mettre fin à ce drame, surtout après l'assassinat de trois migrants soudanais par les gardes-côtes libyens, qui les avaient interceptés en mer. Cette affaire a suscité une vive indignation chez l'OIM et d'autres organisations internationales qui ont exigé qu'une enquête soit ouverte et l'arrêt du renvoi systématique des migrants en territoire libyen, le considérant comme un endroit non sûr.
"La Libye n'est pas un port sûr pour le débarquement" des migrants, avait déjà alerté l'OIM, via son chef de mission Federico Soda, expliquant que "la souffrance des migrants en Libye est intolérable". Avant cela, il y a l'affaire de l'assassinat d'une trentaine d'autres migrants par une famille d'un passeur libyen pour venger sa mort.

Lyès Menacer


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)